Bureau de Maore à l’ambassade de France à Madagascar La rumeur circulait depuis quelques temps. L’inauguration officielle de ce burea...
Bureau de Maore à l’ambassade de France à Madagascar
La rumeur circulait depuis quelques temps. L’inauguration officielle de ce bureau intervenue le 20 février 2020 sous les auspices du ministre français des affaires extérieures (cf le site la1ere.francetv.info) vient lever toutes les doutes.
La « sous-France » Maore (caractérisation d’un Maorais en colère contre le système colonial français dans son île) ne pouvant être dotée de représentation internationale, « on » va lui ouvrir des bureaux dans les ambassades de France des pays de la région sud ouest de l’Océan Indien.
« On » a commencé par Madagascar. Madagascar qui semblait avoir marqué des points dans sa lutte autour des îles éparses. Madagascar qui subit la même politique que les Comores dans la défense de son intégrité territoriale. Madagascar si proche des Comores à bien des égards. Comme si « on » avait voulu agenouiller Madagascar, mettre visiblement un terme aux velléités contestataires de la grande île et des Comores sur toutes revendications territoriales.
La cohérence et l’esprit de suite commanderaient une unité forte entre les Comores (Maore), Madagascar (les îles éparses) et Maurice (Tromelin), au délà des égoïsmes nationaux pour combattre l’impérialisme et ne pas créer d’antécédents dommageable pour tous. Le Mozambique et la Tanzanie seraient les prochains cibles.
Force est de noter que l’autre département de l’Océan Indien n’est pas doté des mêmes structures. Un traitement spécial réservé à Maore dans quel but ? Incontestablement une manœuvre stratégique française pour imposer son fait accompli à Maore (l’annexion) dans la région et par la suite dans le Monde. D’où l’ampleur de l’événement pour les Comoriens. D’où l’importance d’observer l’attitude des principaux acteurs comoriens.
Les dirigeants maorais acquis à la cause française jubilent. Son président, Soibahadine, un ancien cadre régional de l’ASEC (l’Association des Stagiaires et Étudiants Comoriens connu pour son engagement patriotique des années 70 - 85) qui a renié ses anciennes convictions patriotiques caresse le projet de faire de 2020 une année malgache à Maore.
Le gouvernement comorien n’a pas encore officiellement réagi. On aurait pu attendre ou espérer de la célérité au regard de l’impact de l’événement sur la question de l’île comorienne, eh bien non. Aucune convocation de l’ambassadeur de France aux Comores pour élever une protestation de principe; aucune riposte comme la saisine formelle du Conseil de Sécurité de l’ONU ou comme porter plainte contre M. Balladur pour son visa conduisant à des déplacements forcés de population au sein d’un même pays et qui est le principal responsable de la mort de dizaines de milliers de Comoriens sur le bras de mer Ndzuani-Maore.
Le Gouvernement comorien a-t-il pris langue avec le malgache pour lever toutes incompréhensions et limiter les dégâts à défaut de rectifier le tir ? Rien ne permet de le croire. Rien de rien après plus de trois jours !
Aucun parti politique ne s’est exprimé, y compris ceux qui croient encore à un FD « révolutionnaire ».
Aucun mouvement de la « diaspora comorienne ne s’est exprimée, y compris « ceux du DAULA YA HAKI »
Aucun syndicat comorien ne s’est exprimé.
Aucune organisation « de la société civile » comorienne ne s’est exprimée, y compris le nouveau Comité Maore et les militants de la diaspora qui étaient très actifs sur la question maoraise
Aucun organe de presse comorien n’a produit un article sur le sujet.
Seuls les réseaux sociaux, seuls terrains de liberté d’expression (malgré les abus) ont vu jaillir des voix fermes et déterminées pour dénoncer le forfait. Bon point pour Al Comoriya, un blog patriotique très pertinent et très dynamique, le premier à s’être exprimé suivi par des nombreux « facebookers ».
En tout cas Maore s’éloigne de plus en plus du fait de la politique capitulard (le bâton) et la corruption (les subsides) des dirigeants comoriens qui se sont succédé à la tête du pays depuis 1978. Azali I a ouvert la porte à la départementalisation, Azali II parachèvera-t-il le processus ? On peut le craindre. On doit agir contre.
Il reste et il restera toujours que, quelles que soient les circonstances, il se trouvera toujours des Comoriens pour revendiquer l’unité des quatre îles dans une entité étatique au sein duquel chacun se sentira à l’aise dans sa vie quotidienne et pourra œuvrer à sa guise pour l’unité, la prospérité de l’Archipel des Comores.
Idriss (23/02/20202)
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