LE MARIAGE MIXTE. Beaucoup de femmes et hommes comoriens ont réussi à convertir leurs époux (Mzungu ou Mudu) à l'islam et dans la...
LE MARIAGE MIXTE.
Beaucoup de femmes et hommes comoriens ont réussi à convertir leurs époux (Mzungu ou Mudu) à l'islam et dans la République...Les autres qui n'ont pas réussi ont pu éduquer les enfants métisses, nés de ces Wadjeni dans la voie de l'Islam.
Combien nous en comptons aujourd'hui de fils et petits fils de Humblot, delapeyre musulmans et j'en passe ? Le mélange en soit ne devrait pas être un problème car le peuple comorien est par définition un mélange de plusieurs cultures arabo-chirazien, bantou, français...
En revanche, musulman que je suis, je recommande (je dis bien recommandation et non obligation car la croyance est un domaine privé) à nos sœurs et frères qui veulent s'engager dans un couple mixte de respecter les recommandations et règles fixées par notre religion...ramenez-nous plus de fidèles à l'islam qui tolèrent et épousent notre mode de vie et acceptent notre pays. Ailleurs, l'on nous demande de nous intégrer dans la République. Aux Comores, nous demandons aussi à ceux et celles qui veulent épouser nos sœurs et marier nos frères de s'intégrer dans notre mode de vie qui est tout autant respectable et défendable.
Sur plan institutionnel, quel est la place du notable dans un mariage ? Sa place intervient pour les parties festives du mariage (Grand-mariage, mdhoihiricho et autres). En revanche la compétence de l'union sacrée (Nikah) revient au Cadi ou son représentant (imam pour les mariages se faisant à l'étranger). Et donc, le notable a très peu de marge de manœuvre pour interdire ou autoriser un mariage mixte. En revanche, il a un pouvoir de nuisance lorsque ce couple envisage un jour célébrer son grand mariage ou autres événements festifs en rapport avec celui-ci. Et c'est ici où se pose la problématique. Peut-on refuser à un étranger d'épouser notre tradition ?
Sur la base de quel principe l'on peut se permettre de refuser à un Blanc ou un Mudu ou chinoi ou toute autre nationalité d'adopter notre culture et notre tradition ? Notre tradition est-elle destinée à s'enfermer ou à s'ouvrir au monde dans lequel nous vivons ? Plusieurs pays disposent d'un ministère de la culture et investissent un gros budget pour promouvoir leurs langues et leurs cultures....Et nous ? Allons-faire tout le contraire ?
Je fais partie d'une école qui prône la séparation nette et la levée des amalgames entre le pouvoir religieux , traditionnel et politique.
La Mairie (et le Cadi) doivent entièrement prendre la gestion administrative du mariage au niveau local. Ainsi les ambiguïtés qui ont des connotations racistes seront levées et tout sera traité dans les règles et les lois de la République acceptées par tous.
Namke wanono.
Ahmadou Mze
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