Lutte contre la corruption : qui sont les meilleurs élèves en Afrique ? Comme à l’accoutumée, l’Afrique est la région du monde la moi...
Comme à l’accoutumée, l’Afrique est la région du monde la moins bien classée dans le dernier indice de perception de la corruption publié par Transparency International ce jeudi 23 janvier. Quelques pays en revanche ont leur place dans la classe mondiale des bons élèves de la lutte anti-corruption.
Dans l'indice de perception de la corruption (IPC) en 2019 fraîchement publié par Transparency International et qui classe 180 pays à travers le monde, trois pays africains apparaissent dans le Top 50. Les Seychelles (27e) devancent des pays d'Europe comme l'Espagne et le Portugal. L'archipel reste ainsi le pays le moins corrompu du Continent, en dépit des récentes affaires de blanchiment d'argent qui « ne sont pas prises en compte dans l'IPC », précisent les experts, en raison de la volonté politique manifestée, notamment en termes de lois, de renforcement du cadre de la lutte contre la corruption et du dialogue établi entre la société civile et le gouvernement. Viennent ensuite le Botswana (34e) et la Cap-Vert (41). Ratant de justesse sa place parmi les 50 premiers, le Rwanda est 51e, suivi de la Namibie et Maurice (56e).
Au nord du Continent, la Tunisie (74e) reste en tête. Malgré les lois récemment adoptées, il lui est cependant reproché de n'avoir poussé jusqu'au bout les poursuites contre les dirigeants politiques soupçonnés de corruption. Le Maroc (80e) perd sept places, tandis que l'Algérie et l'Egypte sont 106e.
Côte d'Ivoire et Sénégal, « beaucoup » d'efforts à fournir
Les experts de TI estiment qu'en dépit de la forte progression qu'ont connue la Côte d'Ivoire (106e) et le Sénégal (66e) depuis 2012 dans le classement des performances de la lutte contre la corruption, gagnant respectivement 35 et 45 places, « beaucoup » d'efforts doivent encore être consentis. « La volonté politique manifestée par les dirigeants des deux pays - qui ont mis en œuvre un certain nombre de réformes juridiques, politiques et institutionnelles clés au début de leur mandat - est en recul depuis 2016 », justifie TI.
Congo, Liberia, Madagascar, ...sur la sellette
Au cours de ces sept dernières années, TI a noté un recul « considérable » de quatre pays dans l'IP : Malawi (31 places perdues), Liberia (28), Madagascar (24e) et Congo (19e). Classé 165e aux côtés du Burundi, le pays de Denis Sassou Nguesso payerait notamment, selon les experts de TI, l'absence de mesure prise par les autorités du pays suite aux « signalements répétés de blanchiment d'argent et de détournement de fonds publics par l'élite politique du pays ».
Outre ces particularités, la plupart des pays du Continent, comme à l'accoutumée, arrivent au bas du tableau. La République démocratique du Congo (RDC) dont le secteur minier est frappé ces dernières années de plusieurs scandales de corruption arrive 168ème. La Guinée équatoriale qui également été au cœur de l'actualité récemment avec l'affaire des « biens mal acquis » se classe 173e. La plus grande économique d'Afrique, le Nigeria, arrive 146e. Le Cameroun, première économie d'Afrique centrale est 153e, tandis que l'Angola (146e) -au cœur de l'actualité avec notamment les Luanda Leaks et les poursuites de l'Etat contre la milliardaire Isabel dos Santos- est considéré comme un « pays à surveiller ».
Cas des Comores
Les Comores ont perdu 9 place en une année. En 2018, Transparency International classait les Comores à la 144ème place avec un score de 27 sur 100. C'est la dégringolade pour 2019. Le pays perd 9 place et se trouve à la 153ème place (la même place qu'en 2016) avec un score de 25 sur 100. A noter qu'en 2015, le pays était à la 136ème place.
La rédaction avec ©La Tribune Afrique
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