GRÈVE DES COMMERÇANTS : LE CONTRAIRE M'AURAIT ÉTONNÉ Dans un pays où les consommateurs n'ont pas, d'eux-mêmes le monopol...
GRÈVE DES COMMERÇANTS : LE CONTRAIRE M'AURAIT ÉTONNÉ
Dans un pays où les consommateurs n'ont pas, d'eux-mêmes le monopole du choix sur ce qu'ils veulent comme produits, mais se le voient hélas dicter par les commerçants, dans un pays en pleines mutations douanières où les gros calibres du commerce voient se rétrécir leurs pistes douteuses du MKARAKARA, la grève des commerçants ne surprend pas. C'est le contraire qui m'aurait le plus étonné.
Grève des commerçants, oui mais pourquoi maintenant ?
À part le contexte politique dans le pays qui, faut-il souligner n'est pas pour rien dans cette grève, ce mouvement social initié par les gros calibres commerciaux du pays intervient quelques temps après la mise en place du Scanner généralisé au sein de la douane comorienne.
Il n'y a pas mieux que les commerçants pour savoir que la mise en place annoncée du scanner douanier sert à détraquer les marchandises fantômes échappant aux contrôles et aux taxes douaniers.
Mais qui dirait le contraire d'une telle logique ? Qui dirait que avant le scanner, il suffisait qu'un client soit couvert par un haut gradé douanier ou autre pour déclarer à la douane ce qu'il n'aurait pas envoyé ? Avec ce fameux scanner, on peut imaginer la limitation si ce n'est pas la fin des fausses déclarations douanières. Combien sommes-nous comoriens, commerçants ou pas à avoir déclaré des objets de fausses natures, de quantités limitées pour échapper, pendant des années aux taxes douanières en vigueur ? J'y réponds que nous sommes nombreux, commerçants ou pas.
C'est dire que cette grève, en réalité n'est pas celle que l'on nous présente en tant que citoyen lambda. C'est une grève qui peut même arranger certains proches du pouvoir qui, au-delà de leur vision peu décalée des ambitions affichées voient de ce mouvement un moyen de garder la main mise pour les petites négociations en catimini avec ces commerçants adeptes du marchandage.
Polémique sur la note émise par la justice ordonnant un service minimal dans la capitale
L'Etat a fait recours à la justice pour que le minimum de service soit assuré dans la capitale. C'est tout à fait normal puisque cette culture relevant elle-même des initiateurs de la grève n'est hélas pas ancrée dans les esprits. Heureusement que l'Etat agit, scripte et joue son rôle au service des citoyens. Il a fallu le faire pour palier à ce vide même si en réalité, la grève n'a visiblement pas eu d'impact sur la vie quotidienne des Comoriens.
Les magasins du service minimum n'ont pas été pris d'assaut
Lorsqu'on se rend compte qu'il n'y a jamais eu affluent, que les quelques magasins ouverts dans la capitale n'ont jamais été pris d'assaut, on se pose vraiment des questions sur l'impact de cette grève. Qu'attendent-ils les grévistes de ce mouvement ? Si l'effet voulu c'est un Volo-volo aéré pour offrir aux photographes quelques rares images inédites, c'est reussi. Mais quoi d'autre en réalité ?
Si impact, il y en a eu, c'est dans les caisses des marchands, coiffeurs, commerçants ... qu'il faut aller vérifier cela. Si une catégorie a été touchée, pénalisée par cette grève, C'est bien le citoyen qui, du lever au coucher du soleil plante, à Volo-volo son parasol dans l'espoir de vendre un stylos à bille, une ardoise, un fruit à pain, un poisson...
Aux petits marchands
A vous marchands de feuilles de manioc, de manioc, d'ignames, de tarots, de cacahuètes, de fruits à pain, de mangues, d'ananas, de jus fait maison..., ne vous laisser pas traîner dans un courant dont vous ne savez plus la destination.
Aux Services de contrôle des prix
Cette grève doit interpeler beaucoup plus les autorités qui doivent accentuer les contrôles desnpris du marché. Il n'est pas normal que chacun fade sa loi quant au prix sur le marché. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités sur cet aspect pour ramener toute résistance vers sa propre impasse.
Nous sommes nombreux à croire, aujourd'hui à des "Comores en mouvement", à une Union des Comores en pleines mutations pour son développement adéquat mais qui passe par de grosses réformes en profondeur. Comme l'on ne peut plus faire les homelettes sans casser les oeufs, on ne peut pas, non plus avoir le beurre et l'argent du beurre.
Par Abdoulatuf Bacar
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