Photo d'archives Coopération franco-comorienne : Une enveloppe de près de 3 milliards au profit du secteur éducatif, de l’argent en...
Photo d'archives |
Coopération franco-comorienne : Une enveloppe de près de 3 milliards au profit du secteur éducatif, de l’argent encore pour des postes alimentaires
Je crois sincèrement à la bonne volonté des donateurs de l’enveloppe de 3 milliards de francs comoriens au profit du secteur éducatif, afin de rehausser le niveau de l’enseignement aux Comores, par contre je ne suis pas convaincu que les autorités comoriennes ont bien pris la mesure de la gravité de la situation. Un enseignement au rabais, dispensé par des hommes et des femmes dont leur niveau laisse à désirer.
Je crois sincèrement à la bonne volonté des donateurs de l’enveloppe de 3 milliards de francs comoriens au profit du secteur éducatif, afin de rehausser le niveau de l’enseignement aux Comores, par contre je ne suis pas convaincu que les autorités comoriennes ont bien pris la mesure de la gravité de la situation. Un enseignement au rabais, dispensé par des hommes et des femmes dont leur niveau laisse à désirer.
En fait, il y a de quoi s’inquiéter dans ce pays où un enseignant étranger déclare à forte raison, à l’ORTC que les étudiants en licence ont un niveau d’un élève de 6ème sans que cette vérité n’attire l’attention des autorités et des politiques, pendant que l’université distribue des diplômes comme des petits pains. Un secret de polichinelle.
Il ne faut pas se mentir ; l’éducation nationale est sinistrée à tous les niveaux, faute d’enseignants à la hauteur de leur tâche.
Comme il n’est pas questions de renvoyer tous les enseignants qui exercent actuellement pour des raisons qu’on connaît bien, une formation accélérée s’impose en urgence pour certains et pour d’autres une affectation dans d’autres services administratifs. Une condition sine qua none pour une solution à court terme.
Ainsi cette enveloppe de 3 milliards de francs devrait servir pour acheter des véhicules de fonction et payer du carburant et des chauffeurs assurer les courses personnelles des fonctionnaires des services administratifs comme à l’accoutumé. Les 3 milliards devraient servir essentiellement à la formation pédagogique obligatoire des enseignants laquelle sera centrée sur les fondamentaux en langues étrangères et plus particulièrement en français, et, à leurs évaluations régulières sur l’ensemble du territoire. Les évaluations régulières et transparentes des enseignants suivants des critères bien établis permettront d’apprécier leur progression. Aussi des épreuves annuelles communes nationales permettront-elles d’évaluer le niveau réel des élèves sur l’ensemble des établissements scolaires et privés.
A l’issu des évaluations régulières, les enseignants non retenus seront affectés à d’autres fonctions et remplacés immédiatement par les contractuels diplômés de l’école de formation des enseignants, mais leur recrutement se fera sur concours national. Les nouveaux recrus doivent bénéficier de la même formation accélérée si on considère que l’enseignement à l’IFERE ne répond pas aux attentes.
Toutefois, les solutions idoines à moyen et à long terme devraient se baser sur une meilleure formation des enseignants et sur les conditions de leur recrutement.
Pour ce faire, il faudrait d’ores et déjà revoir les conditions d’admission à l’EFRE et de recrutement des enseignants.
Le métier d’enseignant est noble et mérite d’être valorisé davantage afin attirer dans les lycées et les collèges les docteurs en lettres et en sciences qui encombrent les cabinets ministériels et les universités. Il faut savoir que dans les pays développés il n’est pas rare de voir des docteurs qui enseignent à l’école primaire, car l’essentiel c’est de transmettre le savoir aux enfants à tous les niveaux d’enseignements et c’est un honneur pour ces hommes et ces femmes qui ont fait ce choix.
Il est révolu le temps où nos aînés avaient le niveau requis pour dispenser des cours aux élèves avec leur brevet, car leurs diplômes valaient à l’époque mieux que la licence délivrée actuellement à l’université des Comores. La preuve, mon maître en classe de CM1 dans mon village de Bimbini, monsieur Damir Ben Ali a pu faire des études universitaires en anthropologie en France (DEA) jusqu’au niveau du doctorat. Un cas parmi d’autres qui rappelle la régression abyssale que connait actuellement notre pays
Comme le pouvoir au haut niveau n’a pas hésité d’exprimer son inquiétude sur la situation en rappelant en public le niveau catastrophique de l’élève comorien, force est de croire que les autorités changeront de cap et tourneront le dos aux méthodes désuètes au ministère de l’éducation nationale lesquelles sont entretenues à coup de millions depuis plus de 40 ans avec les mauvais résultats que nous déplorons tous.
Bien que les annonces floues sur l’utilisation des 3 milliards rappellent celles des gouvernements précédents avec les mêmes rhétoriques, j’ose croire que cet argent ne servira pas cette fois à financer que des postes alimentaires comme par le passé.
Docteur Abdou Ada Musbahou
Chirurgien France
COMMENTAIRES