Notre Etat-Union des Comores a ses atouts et ses faiblesses, ses spécificités et ses ressemblances à d’autres pays du monde. Chaque mois ...
Notre Etat-Union des Comores a ses atouts et ses faiblesses, ses spécificités et ses ressemblances à d’autres pays du monde. Chaque mois apporte son lot de faits troublants, de crimes impunis, de libertés piétinées et de vie de débauche qui devraient faire déborder le vase, renverser par la révolution ce Colonel-Président-dictateur moribond, comme tant d’autres pays l’ont fait.
La révolution nationale aux Comores n’est pas une vue de l’esprit. Tous les facteurs positifs sont réunis. Il faut y croire et se déterminer pour passer à l’offensive : c’est le premier facteur.
Les Comoriens émigrés en France, en Afrique, dans l’océan Indien et ailleurs ont déjà allumé le feu de la révolution nationale : c’est le deuxième facteur.
Il reste maintenant aux forces politiques et démocratiques, à l’intérieur du pays, de susciter la révolution par des actions de grande envergure nationale : c’est le troisième déclencheur.
Depuis 2016, le pouvoir dictatorial n’obéît à aucun repère constitutionnel, ne se réfère à aucune norme législative et ne respecte aucun cadre juridique. C’est plutôt toute la pratique répressive du Colonel-Président-dictateur qui a atteint son paroxysme maintenant.
Le dictateur Azali Assoumani, en quête de soutiens multiples, a instauré un climat de peurs, de terreur et de pratiques répressives, bâillonnant les voix revendicatives par les interpellations-arrestations, les gardes à vue-emprisonnements, afin de se maintenir longtemps à Beït Salam, le Palais présidentiel, et briser ainsi la Tournante d’Anjouan en 2021 et celle de Mohéli en 2026.
Dorénavant, il importe de susciter la colère et l’indignation pour engager l’action populaire et aboutir à la révolution nationale. Cette action populaire de rue est un symbole de l’esprit populaire, un acte héroïque qui met en scène l’âme et la conscience d’un peuple déterminé à se débarrasser d’un pouvoir décadent.
C’est cette pratique de la révolution nationale et populaire qui a balayé Ben Ali en Tunisie, éjecté Hosni Moubarak en Egypte, détrôné Blaise Compaoré au Burkina Faso, mis en touche Abdelaziz Bouteflika en Algérie et éclaboussé Omar El Béchir au Soudan. Tous ces Chefs d’Etat sont sortis vivants et leur vie est épargnée de toute formule d’assassinat; et ils sont en attente de jugement de leurs actes de dictature, commis dans l’exercice de leurs fonctions présidentielles, excepté Ben Ali décédé tout récemment.
Tout ceci pour dire que la révolution nationale est possible aux Comores en cette période propice. L’action populaire comorienne doit être canalisée, en dépassant les peurs. L’histoire des peuples nous enseigne que, face à une foule immense dans la rue, les forces armées, souvent débordées, finissent par se ranger aux côtés du peuple.
Paris, le 23 octobre 2019
Ahmed Wadaane Mahamoud
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