L’histoire s’est passée dans mon village natal Ndroauni ya Bambao. Il m’est très difficile de comprendre pourquoi toute cette haine à l’e...
L’histoire s’est passée dans mon village natal Ndroauni ya Bambao. Il m’est très difficile de comprendre pourquoi toute cette haine à l’encontre de ma famille ?
Il y a presque quatre ans, ma grande sœur décida de prendre comme mari un type originaire de Mitsoudje ya Hambou appelé Aboubacar connu sous le surnom de Pekos. Ce monsieur était le bienvenue dans ma famille. Tout le monde lui respectait, on faisait tout pour qu’il ne lui manque rien, absolument rien. Mais depuis l’année dernière le comportement de ce monsieur commençait à nous faire peur. Il faisait tout pour diviser la famille.
Et pour commencer son mauvais chantier, il s’attaque à mes deux parents en les traitant de tous les maux. Puis, à mes deux autres beaux-frères qui ont respectivement le même âge que ses enfants. Respectueux envers lui, mes deux-beaux frères n’ont jamais fait preuve ni de violence, ni manque de respect à son encontre. Mais monsieur Aboubacar continuait à semer la zizanie au sein de ma famille.
Et pour commencer son mauvais chantier, il s’attaque à mes deux parents en les traitant de tous les maux. Puis, à mes deux autres beaux-frères qui ont respectivement le même âge que ses enfants. Respectueux envers lui, mes deux-beaux frères n’ont jamais fait preuve ni de violence, ni manque de respect à son encontre. Mais monsieur Aboubacar continuait à semer la zizanie au sein de ma famille.
Étant chef de famille, mon père commençait à s’indigner et cherchait une solution à la crise. Ma grande sœur qui n’est autre que la femme Aboubacar n’a aucunement montré ni à ses parents ni au reste de la famille qu’elle est contre les dérapages à répétitions de son mari. On commençait donc à découvrir l’aspect maléfique de ce vieux monsieur dont je me retiens à lui décrire. Ceux qui lui connaissent vous diront plus que moi.
Vue l’ampleur des insultes et des attaques qu’il propage pour tarir l’image de ma famille et celle de mes deux beaux-frères, mon père est parti voir le chef du village de Ndrouani, un certain Msa Soilihi pour lui faire part de ses soucis afin de trouver une solution à l’amiable. Mais celui-ci étant le meilleur ami d’ Aboubacar, il n’a rien fait, mais au contraire il jouait le jeu avec lui. Mon père est parti une seconde fois au près du même Chef du village Msa Soilihi pour lui montrer la gravité de la situation, mais ce dernier lui dit d’attendre après l’Aid el kabir pour relancer les négociations, pendant que notre foyer brûlait. Il prenait son temps pour que la situation s’envenime pleinement.
Choqué par ce silence ravageur, mon père est parti voir le chef du village de Mitsoudjé d’où est originaire Aboubacar avec une seule idée en tète : avertir ce chef des dégâts que causent son gendre au sein de sa famille. Il confie au chef du village la mission de dire à Aboubacar de quitter la maison famille pour éviter le pire. Trois jours après, le chef du village de Mitsoudje appela mon père et lui dit ceci « j’ai bien rencontré Aboubacar mais il me dit qu’il ne quittera jamais votre maison ».
le lendemain, mon père est parti à Moindzaza Mboini pour exposer l’affaire à son beau-frère pour essayer de trouver une solution au plus vite possible. Ce tonton qui n’est autre que Mchawasha est parti vite à Ndrouani pour rencontrer le chef du village le même Msa Soilihi. Après quelques minutes d’échanges, Msa Soilihi lui dit : « va te préparer et tu reviens l’après midi pour qu’on en parle ». L’après- midi, mon tonton Mchawasha remonte à Ndrouani et à sa grande surprise, il trouve autour du chef du village quatre autres notables. Surpris, Mchawasha dit : « mon cher Msa, je voulu tout simplement parler avec toi et non avec le village de Ndrouani ». Non lui dit-il « parlons ensemble car dans ce genre d’affaire il faut qu’il ait des témoins ». Piégé, le messager de Moindzaza expose le sujet en espérant pouvoir trouver une solution à l’amiable. Mais dès qu’il rentre chez lui, Msa Soilih et ses acolytes décident tambour battant de punir mon père et toute ma famille en nous bannissant du village.
Pourquoi, tout simplement parce qu’on a tout fait pour trouver une solution à cette crise interne qui mine la paix et surtout la stabilité de ma famille.
Bannit, mon père ayant compris les propos du roi Hassane II « il ne faut pas perde son temps à avancer des arguments de bonne fois face à des gens de mauvaises fois »il a fait recours à la justice. Accompagné de ma mère, le lendemain, ils sont partis à la gendarmerie nationale à Moroni, non pas pour déposer plainte, mais pour informer le danger et surtout la peur qu’ils ont au quotidien vis-à-vis Aboubacar qui devient de plus en plus violent à leur encontre.
Avant hier, mes parents décident de réagir enfin, et pénètrent dans la maison de leur fille et demande calment à Aboubacar de quitter leur maison. Le monsieur n’a pas voulu partir mais il a fini par partir et sa femme décide de partir avec lui. Ce qui va se passer après, reste inimaginable voire incompréhensible à mon niveau en tout cas. Une délégation des quatre notables de Ndrouani, dont trois sont les meilleurs amis Aboubacar se rendent au village de mon père Nkomioni Hambou pour avertir les notables et le chef du village de ce qui se passe, pourtant cette histoire ne leur concerne nullement.
Mais déçus de la réponse de leurs amis notables de Nkomioni qui connaissent parfaitement le comportement d’ Aboubacar plus qu’eux, ils ont rentré chez eux bredouilles et choqués. Et à leur retour à Ndrouani hier lundi 2 août 2019, ce qui va se passer restera gravé dans nos mémoires. Ce groupe de notables à sa tète un certain Monpera accompagné d’une vingtaine des jeunes viennent devant chez moi pour nous insulter et ont caillassé la maison de ma petite sœur en cassant nos biens : portes et fenêtres baies vitrées caillassées gratuitement(voir photo. « Allez les jeunes , allez caillassez-les et tuez les tous » les ordonne le notable Monpera. Ma petite sœur, ma mère et ma nièce se sont enfermées la peur au ventre dans leur chambre pour se éviter le lynchage.
Mon beau-frère était menacé lui aussi par ces jeunes qui l’ont traité de tous les maux et lui ont menacé de lui tabasser s’il ose les répondre : « si tu viens à la mosquée on te tuera » lui dit le groupe des malfrats. Mon père qui était en voyage vient découvrir l’irréparable et quand il tente de savoir pourquoi cette violence les mêmes jeunes lui menacent de lui tuer publiquement.
Devant une telle violence, que peut-on faire ? Pourquoi des gens, des soi-disant responsables (chef du village et notables) s’offrent le luxe de faire mal aux autres délibérément sans la moindre crainte ni de Dieu ni de la justice ? Pourquoi tant d’insultes, de haines, pendant que nous sommes tous les fils d’Adam et de Eve ? « Ma foi, non plus que nous, l’homme n’est qu’une bête, oui », disait l’âne. Comme dit Blaise Pascal je cite« pour juger un acte, on doit tenir compte plus encore de l’intention de son auteur que la moralité du fait ». Déçu et choqué par la violence délibérée dont est victime ma famille, je ne peux que faire recours encore une fois à la justice du pays qui est le seul rempart qui nous protège contre les injustices et les violences de tous genres.
Oui , c’est vrai la première victime d’une guerre est la vérité mais nous nous battrons jusqu’au bout pour que les auteurs de cette tentative de meurtre soient traités en justice et payent les dégâts matériels et les préjudices morales qu’ils ont porté à ma famille. Que finisse la culture de l’impunité car trop, c’est trop. Nous sommes nés musulmans, pourquoi tant de violences, de haines? Aux haineux je vous dis tout simplement ceci « vous êtes venus en masse saccager chez moi, mais je vous aime car ce n’est pas de votre faute... ».
Ndrouani mon fœtus, Ndrouani mon port d’embarcation je t’aime, mais j’ai tant besoin de justice.
Soilihi Ahamada
Écrivain vivant en France
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