La démocratie est une valeur universelle qui devrait pouvoir aider notre pays insulaire composé de quatre îles à fonctionner convenableme...
La démocratie est une valeur universelle qui devrait pouvoir aider notre pays insulaire composé de quatre îles à fonctionner convenablement sans le risque de tiraillements inutiles et improductifs entre les uns et les autres.
Nous devons retenir de cette notion, qui est introduite aux Comores depuis les années 90, que le pouvoir entre les mains de nos gouvernants émane uniquement du peuple que ce soit directement ou indirectement (par l'intermédiaire de ses représentants).
Lorsque le peuple est exclu par arrogance et que le pouvoir est détenu illégalement par un seul individu qui décide de tout, le régime perd alors de toute sa légitimité. certes, les dirigeants, qui jouissent du soutien de l'armée, sont capables de tout à l'intérieur du pays mais qu'on le veuille ou non ils se trouvent sans aucun pouvoir face à leurs homologues étrangers.
Alors que l'Assemblée Générale des Nations Unies approche à grands pas, il convient de rappeler que les leaders illégitimes sont obligés de courber l'échine dans les négociations qu'ils sont amenés à engager avec ceux considérés comme étant leurs homologues car se trouvant en position de faiblesse et donc en quête permanente de reconnaissance internationale.
Ils demandent des faveurs qui sont satisfaites en contrepartie de concessions dures de conséquences pour leur pays. Ils sont contraints de tout brader alors qu'un dirigeant bien élu et légitime aurait pu s'imposer en particulier sur les questions relatives à l'intégrité territoriale quelle que soit la puissance de l'interlocuteur d'en face.
Par rapport maintenant à la justice, une question spécifique me taraude depuis quelque temps. C'est celle de savoir si le coup d'Etat constitue toujours un acte grave, très grave, passible d'une peine très sévère. Dernièrement, des citoyens soupçonnés d'avoir "voulu" fomenter un coup d'Etat se sont fait arrêter par le maître des coups d'Etat, emprisonner, juger et condamner à la prison à perpetuité, une peine par la suite commuée à 20 ans d'emprisonnement, avant l'octroi d'une grâce.
Peut-on me rappeler ce qu'a fait la justice en 1999 lorsqu'un président légitime a été inutilement renversé par un coup d'Etat parce qu'il vient d'une telle île sans nommer toute la pagaille qui a été provoquée volontairement pour justifier cette soit-disant interposition? Est-ce qu'un procès a été intenté? Est-ce qu'il le sera un jour? Et pourquoi cette inertie? A qui la faute? Attendons-nous jusqu'à la prescription de ce crime?
En outre, Thierry Vircoulon a écrit un livre dans lequel il accuse un ancien dirigeant auto-proclamé des Comores d'avoir détourné 40.000 euros. Quelle est la commission parlementaire qui s'est auto-saisie de cette question pour mener une enquête afin de faire la lumière sur cette affaire? Est-ce que ce dirigeant sera un jour mis en résidence surveillée et jugé?
Mettons fin à notre indifférence. Luttons pour la justice et l'Etat de droit dans notre pays. Nous sommes tous des justiciables et aucune exception ne sera acceptable. Et nous ne devons permettre à personne de se soustraire à la justice en restant éternellement au pouvoir.
Battons-nous pour le respect de la tournante afin que tout le monde puisse répondre de ses actes ici-bas et que le pays ne soit pas destabilisé par les réclamations des autres îles, qui seront réprimés violemment. Nous devons donner la chance à la justice Comorienne d'entendre tous ceux qui auront dirigé ce pays et qui auront trainé des casseroles. L'Etat n'est pas un village où nous pouvons faire comme bon nous semble.
La justice Comorienne, que nous voulons véritablement indépendante, devrait se pencher rapidement sur le cas de cet homme pour, dans un premier temps, déterminer la puissance ou les puissances étrangères qui le soutiennent dans ses manoeuvres et pour, dans un deuxième temps, lui infliger la peine qu'il mérite pour tout ce qu'il a fait contre ce pays qui lui a pourtant tout donné sans aucun mérite.
Chercher à juger les uns pour des raisons purement politiques et non les autres qui n'ont pourtant pas les mains propres peut susciter un sentiment d'injustice pouvant nuire à l'unité du pays. Pourquoi exposer les autres et chercher à se cacher par un renouvellement de mandat injustifiable et inadmissible? Jé ouriyawo?
Babayou Houmadi
COMMENTAIRES