Opération de vote à Antananarivo, lors du second tour de la présidentielle à Madagascar, le 19 décembre 2018. © REUTERS/Clarel Faniry Raso...
Opération de vote à Antananarivo, lors du second tour de la présidentielle à Madagascar, le 19 décembre 2018. © REUTERS/Clarel Faniry Rasoanaivo |
À Madagascar, le président de la Commission électorale du district d’Ihosy, dans le sud du pays, avoue avoir falsifié la liste électorale pour l’élection législative du 27 mai. Ce dernier avait été arrêté, mardi 7 mai, et placé sous mandat de dépôt pour « faux », après plusieurs semaines d’enquête. Des milliers de votants fictifs ont été ajoutés dans ce district qui compte quelque 106 000 électeurs.
Environ 5 250 électeurs fantômes ont été inscrits sur les listes, selon les chiffres donnés par le parquet. « Quelque 250 votants fictifs ont été ajoutés dans 21 carnets de recensement. C’est donc important », indique la procureure du tribunal d’Ihosy, Tinah Rabendrainy.
Si le président de la Commission électorale du district reconnaît la fraude, il se refuse toutefois à indiquer quel candidat, sur les huit qui se présentent, lui a demandé cette falsification.
« Il y a certainement un ou plusieurs candidats derrière cela mais nous ne savons pas qui, pour le moment », explique le parquet. Reste à savoir si le(s) nom(s) des commanditaires seront connus avant l’élection qui doit se dérouler dans deux semaines pour annuler, entre autres, leur participation à ce scrutin.
« Laissons la justice effectuer ses enquêtes », déclare le président de la Céni, Hery Rakotomanana, qui précise que deux techniciens de la Commission sont déjà sur place.
Cette fraude qui pourrait entacher la crédibilité de la liste électorale avait été critiquée et jugée défaillante par de nombreux candidats lors de la présidentielle de novembre, notamment par le TIM, parti de l’ancien président Marc Ravalomanana.
« Ce n’est pas seulement dans ce district que nous avons constaté ce problème », indique Olga Ramalason, secrétaire générale du parti. « Nous avons vraiment peur d’être confrontés, à nouveau, aux anomalies rencontrées pendant la présidentielle », conclut-elle. Par RFI
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