Photo d’archives Les Comores ont connu une instabilité chronique caractérisée par des coups d'Etat et des tentatives de coup d...
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Les Comores ont connu une instabilité chronique caractérisée par des coups d'Etat et des tentatives de coup d'Etat à répétition depuis l'indépendance arrachée avec fierté en 1975. Certains observateurs y voyaient la main de la France ou du moins de certains politiciens ou courants politiques français qui tenaient à punir ce petit pays insulaire qui avait osé dire non à la puissance européenne.
Ces coups d'Etat, nous le savons tous, étaient l'oeuvre d'un citoyen français qui s'était porté volontaire pour servir les intérêts de son pays en faisant la sale besogne. Il était parvenu à obtenir le soutien et la complicité de nos frères Comoriens qui ont fidèlement coopéré avec lui pour déstabiliser notre pays. Il tuait, torturait et s'enrichissait.
Nous sommes ensuite passés à une étape de notre histoire où régnaient le mépris, la haine et l'hyprocrisie entre les îles. Un président élu par tout le peuple Comorien ignore ses électeurs des autres îles. Une colère naît et donne lieu à des mouvements de sécession. Maté à Mohéli, ce mouvement connaît étrangement un grand succès inattendu sur l'île d'Anjouan.
Le mépris, la haine et l'hypocrisie se sont exprimés encore une fois de la façon la plus stupide en 1999 quand un coup d'Etat est, pour la toute première fois, dirigé par un citoyen comorien d'une île contre le président par intérim d'une autre île. En dépit de toutes les salades qui sont racontées ça et là pour justifier l'acte, ce coup de force avait un seul et unique objectif: renverser cet Anjouanais au pouvoir.
La crise séparatiste d'Anjouan s'est, quant à elle, poursuivie et après des négotiations qualifiées d'âpres nous sommes arrivés à une Constitution qui consacre entre autres une rotation de la présidence entre les îles et une autonomie large.
Il faut avouer que les accords de Fomboni à la base de la nouvelle Constitution de 2001 étaient signés sans grande conviction. Ils étaient perçus comme une sortie de crise, un mal nécessaire pour éviter le pire qui pointait à l'horizon. C'était donc par surprise que nous nous sommes tous rendus compte par la suite que le système de la tournante avait apporté la stabilité politique tant désirée. Il avait en effet marqué la fin des coups d'Etat même si nous avons connu quelques tentatives par-ci par-là.
Un objectif, et pas des moindres, était ainsi atteint. Il fallait maintenant redoubler d'efforts pour réaliser un autre objectif nécessaire et complémentaire qui n'est autre que le développement économique, gage d'une stabilité permanente.
Hélas, notre pays est entretemps tombé entre de mauvaises mains. Des enfants de ce pays qui ne pensent qu'à leurs propres intérêts et qui prennent du plaisir à attiser la division et la haine entre les îles dans le seul but de rester au pouvoir sont passés par là. Ils méprisent, détestent et trompent. Ils dressent les uns contre les autres. Oui, diviser pour mieux régner est leur devise.
Il convient toutefois de se rappeler que les Comores n'ont pas besoin de politiciens particuliers ou de citoyens d'une île particulière pour se développer. Elles n'ont besoin que d'unité, de justice, de paix et de stabilité pour amorcer un décollage économique fulgurant.
Ce 26 mai 2019, qui marque donc l'aboutissement d'un processus machiavélique et budgétivore de destruction de la nation comorienne par la division et la haine, restera dans les annales comme une journée noire de l'histoire récente des Comores. Ne perdons pas espoir cependant. Restons confiants. Tôt ou tard, Dieu défaira la bêtise de l'homme ingrat et la situation reviendra tout naturellement à la normale.
Babayou Houmadi
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