SOYEZ A LA HAUTEUR OU DISPARAISSEZ Je ne suis « rien », tout juste un de ces « zéro ». Oui puisque je fais partie des bannis ; ceux d...
SOYEZ A LA HAUTEUR OU DISPARAISSEZ
Je ne suis « rien », tout juste un de ces « zéro ». Oui puisque je fais partie des bannis ; ceux de cette cinquième île virtuelle qu’on appelle la diaspora. Vous savez ceux que les « vrais patriotes » appellent les « fugitifs » voire les « traîtres ». Ceux qui ont Perdu le droit de s’exprimer sous prétexte qu’en quête d’une existence décente, ils vivent en dehors des Comores. Mais face au spectacle minable qui nous est donné aujourd’hui le « citoyen de seconde zone » que je suis se donne la permission de parler. Et pour dire une chose et une seule : STOP !
La classe politique doit arrêter ! Mesdames et messieurs de la politique, arrêtez de nous faire honte. Arrêtez d’instrumentaliser tout, notre peuple tout comme notre culture ou encore notre religion ! Arrêtez d’insulter notre Histoire et de détruire nos espoirs. Arrêtez je vous en conjure !
Des élections ont eu lieu. Personne ne conteste le fait qu’il y ait eu des incidents lors du déroulement du scrutin. Pour certains les résultats annoncés sont contestables. Pour d’autres, malgré les incidents les résultats sont valables. En somme nous avons ici les positions classiques que l’on retrouve dans ce genre de situation dans bien de pays en pareilles circonstances. Mais chez nous ça se transforme en un spectacle ubuesque et tragi-comique ? prémices d’une guerre civile qui sera fatale à la Nation.
Selon l’opposition, l’ensemble du processus électoral doit être invalidé puis suivi de nouvelles élections. Au vu des incidents qu’elle évoque, on pourrait partager cette solution. Mais cette même opposition refuse de défendre sa propre position en contestant les résultats, suivant la procédure établie, c'est-à-dire auprès des institutions conformément à la loi. Elle justifie ce refus en remettant en cause l’impartialité supposée de la Cour Suprême.
Mais en y regardant de plus près on comprend que la vraie raison de ce refus est ailleurs. En effet l’opposition est dans les faits, incapable de prouver les incidents qu’elle dénonce à savoir, bourrage d’urne, assesseurs empêchés…Et pour cause…L’opposition s’est elle-même chargée de détruire les supposées preuves de ce qu’elle dénonce, en appelant ses partisans à saccager des bureaux de votes, à casser les urnes en question et à barrer les routes pour empêcher le reste de parvenir à la CENI. Et comme pour compléter sa folie destructrice, elle s’autoproclame détentrice légitime du pouvoir à travers un gouvernement d’union nationale qu’elle a nommé CNT (Conseil National de Transition).
Ainsi nous ne sommes plus dans un, cas classique de contestation de résultats électoraux par une opposition mais bien de forces politiques ayant décidé de s’emparer du pouvoir par un coup de force dans un premier temps, puis de normaliser ce putsch par « une reconnaissance » de la part de la « communauté internationale » dans un deuxième temps. Face à cette opposition, nous avons un pouvoir qui aurait sans doute bien de choses à se reprocher. Mais aidé par une opposition ayant perdu le nord, dénuée de stratégie, dépourvue de projet crédible, et de surcroît auteure d’errements coupables, le pouvoir en place se trouve contraint de jouer le rôle de défenseur de la légalité et des institutions.
Et pour corser le tout, voilà qu’au lieu de revoir sa stratégie, l’opposition s’enfonce encore plus en instrumentalisant la tradition, la coutume et la religion pour arriver à ses fins qui sont d’arracher le pouvoir à tout prix et de le garder.
Depuis trop longtemps la classe politique comorienne s’est habituée à ces manœuvres qui consistent à manipuler l’opinion, à ignorer les aspirations du peuple pour mieux assoir son oligarchie prédatrice. Pour ce faire, elle ne recule devant rien y compris le pire, le démantèlement du pays.
Depuis l’indépendance, ce pays a laissé s’installer l’impunité sous le prétexte de sauvegarder la cohésion nationale.
Les prédateurs de deniers publics, les corrompus, les vendeurs de souveraineté, les fossoyeurs de l’Unité Nationale, les ayatollahs de pacotille, les apprentis talibans, les brutes sanguinaires, les notables défroqués, les abrutis alcoolisés… Tous ont été attrapés par la justice à un moment et tous sans exception ont pu se faire libérer pour mieux recommencer leur sale besogne, qui consiste à saper la Nation et à spolier le peuple. Ces comportements inadmissibles nulle part ailleurs sont devenus l’ADN de certains dirigeants convaincus qu’ils sont, qu’ils s’en sortiront toujours à coup de faux « hitmas » ou de réconciliations bidons négociées à coups d’ enveloppes bien garnies sous la table.
Il faut que ça cesse ! STOP ! Vous allez finir par vider ces iles de leur population après avoir anéanti l’Etat et ses institutions. Vous rendez vous compte que plus d’un tiers des comoriens vit à l’extérieur et que les trois quarts de ceux qui restent n’aspirent qu’à les imiter ??? Ne voyez-vous pas qu’à cause de vos mœurs politiques de carnassiers irresponsables, de votre arrogance, de votre égoïsme et de votre cupidité ce peuple souffre et se meurt ???? Votre acharnement nous conduit tout droit au démantèlement du pays et par voie de conséquence à la disparition même de l’Etat Comorien.
Je ne sais pas si les résultats des élections reflètent la réalité actuelle des rapports de forces politiques en Union des Comores.
Mais je sais en revanche que de par son comportement, l’opposition s’est elle-même disqualifiée pour contester légitimement les conclusions des élections. En choisissant la violence, en défiant les institutions elle s’est mise hors la loi. On ne peut pas d’un côté saccager des bureaux, casser des urnes, barrer des routes soit disant pour dénoncer des fraudes électorales et, de l’autre venir contester lesdites élections sous prétextes d’incidents susceptibles d’en fausser les résultats, puis finir en s’autoproclamant détenteur légitime du pouvoir. Ce serait un coup mortel porté à la démocratie et pas seulement aux Comores.
Aussi, s’il reste à l’opposition une once de patriotisme et d’intelligence, elle stopperait immédiatement sa fuite en avant. Elle arrêterait sa rhétorique de nommer « prisonniers politiques » des responsables qui ont choisi d’agir en dehors de tout cadre légal afin de s’accaparer du pouvoir ou qui sont poursuivis par la justice pour des crimes de droit commun ou des malversations financières. Pour sortir de ce conflit et par la même permettre au pays de rebondir l’opposition serait inspirée de prendre au mot le président élu et ses soutiens, en proposant le dialogue.
Elle négocierait dans cette perspective l’organisation d’élections générales (législatives et communales) dans les plus brefs délais. Elle pourrait à cette occasion, dans un contexte sécurisé mesurer ses propres forces face à celle de la majorité présidentielle. C’est le seul moyen honorable de sortir le pays de cette impasse qui risque à défaut, de lui être fatale.
A moins que cette fois encore l’opposition ne qualifie ces échéances électorales de « futures élections truquées » pour éviter la confrontation comme elle l’a fait lors des assises, lors du référendum ou encore lors du dernier scrutin où elle s’est non seulement retirée du processus mais, s’est également arrangée pour faire disparaitre les supposées preuves de ses propres accusations. Si l’opposition continue dans cette voie sans issue d’arracher contre toutes les règles le pouvoir par la force et la légitimité par la Communauté Internationale, elle aura alors prouvé qu’elle roule exclusivement pour ses leaders et non pour le Peuple Comorien.
Désormais personne ne peut se cacher derrière son petit doigt. Mesdames et messieurs de l’opposition comme du pouvoir, sachez que dans la vie politique il est des moments où un dirigeant est amené à dialoguer avec l’HISTOIRE. Ce moment est venu pour vous, c’est aujourd’hui, c’est ici et c’est maintenant.
Si vous écoutez le cœur de la Nation vous saurez prendre la bonne décision. Vous serez dignes et à la hauteur des enjeux. Mais si vous restez prisonniers de vos petits intérêts, le vent de l’Histoire se chargera de vous balayer comme fétu de paille.
AUTREMENT DIT MONTREZ VOUS A LA HAUTEUR OU DISPARAISSEZ.
Mzé Boina
Un citoyen libre
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