L'armée a demandé à tous les habitants de Khartoum de se rassembler devant son QG pour leur annoncer la nouvelle. Les Soudanais ont e...
L'armée a demandé à tous les habitants de Khartoum de se rassembler devant son QG pour leur annoncer la nouvelle. Les Soudanais ont explosé de joie, après des mois de manifestations pour demander la démission du président, en poste depuis trente ans.
Des scènes de liesse ont éclaté à Khartoum après l'officialisation de la démission du président Omar el Béchir. « Le régime est tombé, le régime est tombé », ont chanté des milliers de Soudanais réunis devant le siège de l'armée et résidence officielle de l'ancien président.
Plus tôt dans la matinée, l'armée avait demandé à tous les habitants de Khartoum de se rassembler devant son QG. Ce qui avait provoqué une très grande agitation dans la capitale alors que des manifestations réclament depuis plusieurs jours le départ du président au pouvoir depuis 30 ans.
La foule a défié le régime pendant six jours consécutifs, en se postant notamment devant ce bâtiment, résidence officielle du président Béchir. Appelée à rejoindre le mouvement, l'armée a pour l'instant laissé planer le doute sur ses intentions. Le général Kamal Abdelmarouf, chef d'état-major de l'armée, a seulement précisé lundi que celle-ci continuait « d'obéir à sa responsabilité de protéger les citoyens ».
Une cinquantaine de morts
Mercredi, le parti du Congrès national du président Béchir a appelé l'ensemble de ses membres à un rassemblement de soutien au chef de l'Etat jeudi à Khartoum, signe que le président ne semblait pas prêt à céder. Mais, mercredi soir, ce rassemblement a été reporté sine die. Depuis samedi, les manifestants ont essuyé à plusieurs reprises les assauts du puissant service de renseignement NISS, qui a tenté en vain de les disperser à coups de gaz lacrymogènes.
Mardi, onze personnes dont six membres des forces de sécurité ont été tuées lors de manifestations à Khartoum, a rapporté le porte-parole du gouvernement, Hassan Ismail. Selon des sources officielles, en tout, 49 personnes sont mortes dans des violences liées aux manifestations depuis que ces rassemblements ont commencé en décembre.
L'étincelle de la contestation a été la décision du gouvernement de tripler le prix du pain le 19 décembre. A travers le pays, des milliers de Soudanais ont appelé au départ du président Béchir. Ce dernier a alors tenté de réprimer la contestation par la force, puis a instauré le 22 février l'état d'urgence à l'échelle nationale.
L'Occident appelle à la transition politique
Mardi, des capitales occidentales ont appelé les autorités à répondre aux revendications « d'une façon sérieuse ». Le pouvoir doit proposer « un plan de transition politique crédible », ont écrit les ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Norvège dans un communiqué conjoint à Khartoum.
Mercredi, Washington a exhorté le pouvoir à respecter le droit de manifester. « Nous appelons le gouvernement du Soudan à respecter les droits de tous les Soudanais à exprimer leurs doléances pacifiquement », a tweeté Tibor Nagy, secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Afrique.
Source AFP
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