Prisonnier politique ! Ce mot est devenu un refrain ces derniers temps à travers les déclarations de certains de nos éminents politiques ...
Prisonnier politique ! Ce mot est devenu un refrain ces derniers temps à travers les déclarations de certains de nos éminents politiques et juristes de la place, pour qualifier ceux qui sont jugés et condamnés pour des faits qui leur sont reprochés.
Alors qu’est-ce qu’un prisonnier politique ?
Il s’agit d’une personne dont la privation de sa liberté est une conséquence de ses convictions politiques. Dans l’histoire, on peut citer par exemple Nelson Mandela, Mahatma Ghandi et tant d’autres personnalités ayant marqué d’une pierre blanche leur vie, parce qu’ils ont sacrifié leur liberté en raison de leur conviction et de leur engagement politique. Parce qu’ils croyaient à un idéal qu’ils ont défendu en payant parfois le prix le plus cher.
Ceci est différent des personnes qui sont accusées d’avoir commis des faits qualifiés d’infractions de droit commun prévu et punis par une loi nationale. On ne peut pas commettre donc une infraction de droit commun comme tout citoyen lambda et se revendiquer le statut de prisonnier politique, car ce statut s’acquiert non pas par le profil de l’auteur de l’acte, mais par la nature de l’infraction et les moyens utilisés pour commettre un acte.
Alors soyons honnête pour dire vraiment les choses sans se voiler la face, parce que lorsque vous attentez ou tentez d’attenter à la vie d’un chef d’État comme un terroriste déterminé, vous ne pouvez pas vous revendiquer du statut de prisonnier politique, mais peut être celui d’un prisonnier de guerre puisque cet acte, s’il est commis par un groupe organisé et implanté dans une partie du territoire national contre les autorités, peut être considéré , selon les conventions de Genève et leurs protocoles, comme un Conflit armé non international.
Alors, ceux qui sont jugés et condamnés pour avoir participé directement ou indirectement à l’agression suivie de la mutilation du Gendarme dont sa main a été fractionnée, à la tentative d’assassinat d’un vice Président, à la tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, etc.., peuvent-ils se prévaloir du statut de prisonnier politique ?
Peut-on les assimiler aux prisonniers politiques ? Je ne le pense pas et je ne le crois pas, parce que ces gens là ont fait le choix de la violence et non celui de l’expression de leurs croyances politiques. Ils ont fait le choix de semer la terreur et de s’attaquer à des innocents pour atteindre leurs objectifs politiques.
Donc que ceux qui se revendiquent le statut de prisonnier politique apportent la preuve que leurs condamnations et emprisonnements sont dus par leurs engagements politiques, leurs convictions et croyances politiques et non la participation d’une manière ou d’une autre, soit activement ou passivement à la commission ou tentative de commission d’une infraction quelconque. Et dans un État de droit digne de ce nom, nul n’est au-dessus de la loi, et ce n’est pas parce qu’une personne est membre d’un parti politique ou a occupé une haute fonction de l’État que la justice va démissionner de sa mission principale de dire le droit. Mais au contraire elle doit éduquer le citoyen, soit à aimer la loi, soit à la craindre.
Faiçoil Mohamed ©L'Hebdo
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