Peut-on vraiment parler d’union de l’opposition dans cette course électorale ? À vrai dire, non. Si plusieurs partis politiques ont décid...
Peut-on vraiment parler d’union de l’opposition dans cette course électorale ? À vrai dire, non. Si plusieurs partis politiques ont décidé, depuis les assises nationales, de se ranger au côté du président Azali, c’est grâce à une certaine objectivité politique qui privilégie l’intérêt de la Nation au détriment des avantages individuels.
Par ce front derrière Azali, une partie de la classe politique comorienne se réveille pour poser les bases d’un sursaut national. Le plus vivant exemple est celui du parti Soma dirigé par Anissi Chamsiddine.
En revanche, les partis de l’opposition, incapables de se constituer en une véritable union de l’opposition restent dans une logique égoïste. Structuration incomprise, inexistence de projet politique, division interne, l’opposition fabrique sa disparition.
Quand l’opposition est elle-même divisée, les Comoriens seront-ils conquis ? Non. Le rassemblement de l’opposition le 2 mars à Ajao n’est rien qu’un cuisant échec de l’opposition. Après cette expérience ratée, on s’interroge vraiment sur la crédibilité de leurs candidats. Quel candidat légitime pour le parti Juwa ? Fahami, Maitre Mahamoud ou qui d’autres ? Qui représente vraiment l’UPDC quand certains cadres abandonnent le navire ? Hamidou Karihila et Larifou Saïd sont-ils vraiment de l’opposition ?
Hassane Hamadi, gouverneur sortant de Ngazidja, s’est montré dépassé par la fonction suprême qu’il détenait et prétend faire un miracle aux fonctions présidentielles. Ce qu’on retient, c’est qu’il aura été le plus mauvais des dirigeants de l’île. Quel souvenir Mouigni Baraka a-t-il laissé aux Wangazidja pour espérer reprendre les rênes ? Rien qu’une administration insulaire incompétente et anachronique. Et dans ce fiasco de la Mamwe, il y avait un certain Campagnard à la direction.
Peut-on diriger un pays quand on n’avait rien à proposer face à une société d’État en péril ? Quant à Maitre Mahamoudou, se réclamant d’unique légitimité de Juwa, il a fait ses preuves de juriste dans le pouvoir de Sambi. Au lieu d’encourager la mise en place effective de la commission anticorruption, notre avocat a été le premier à lui poser des peaux de banane. Les faits sont là. Que retiennent les Comoriens de ces candidats ? Incapable de parler d’une seule voix et méfiance mutuelle. Le slogan Tous contre Azali : une consigne d’un vote futile.
L’opposition n’a qu’un mot dans la bouche. Des termes vains : faire barrage à Azali, Tous contre Azali. Des slogans qui ne passeront pas et ne séduiront personne. Ce slogan incarne plutôt un vote futile. Les électeurs ne vont pas bêler comme des moutons, ils vont voter, choisir. Il faudra rappeler de vive voix que Agwa et Oubeidillah, ces pseudo-journalistes ne sont pas le symbole de la liberté de presse.
Ils sont plutôt l’incarnation de la médiocrité, des fake-news et de l’anarchie. Il faudra aussi rappeler que ceux qui sont en prison connaissent les causes de leur incarcération : tentative d’assassinat et de coup d’État, détournement de fonds publics, incitation à la haine et au désordre public. Ce chapitre est clair, les Comoriens en sont les premiers témoins. Au lieu de crier à une dictature qui n’existe pas, proposez-nous vos projets pour bâtir les Comores.
Faites une campagne constructive et montrez-nous ce dont vous êtes capables. Les Comoriens ont besoin de vos arguments contre Azali ; exposez-les. Personne ne vous interdit de vous exprimer sur la politique de votre pays. Exprimez-vous sur des bases républicaines, démocratiques et non sur des diffamations, des incitations à la violence. Candidats, qu’avez-vous enfin à nous dire ?
Issa Abdoussalam ©L'Hebdo
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