UN MANQUEMENT QUI S'EXPIE DIFFICILEMENT Des fois, on ne peut pas se taire. Même s’il s’agit d’un ami. Et surtout parce qu’il s’ag...
UN MANQUEMENT QUI S'EXPIE DIFFICILEMENT
Des fois, on ne peut pas se taire. Même s’il s’agit d’un ami. Et surtout parce qu’il s’agit d’un ami. Concernant mon ami, Soilih Mohamed Soilih, je lui garde mon amitié tout en lui disant ma déception.
Cultivé, ayant toujours eu la tête sur les épaules et les pieds sur terre, il était crédité d'un professionnalisme qui a atteint son apogée avec sa nomination à l’ambassade des Comores à l’ONU et aux USA.
Mais quand, chez nous, la politique politicienne est devenue un ingrédient qui se mange, comme l’oignon, dans toutes les sauces, il va de soi qu’elle entraîne dérapage, perte de professionnalisme et parfois d’estime de la part des amis. Les propos que lui aurait tenus le président dans son bureau ou ailleurs sont sacrés ; ils ne se répètent pas. Ils ne devraient sortir du lieu où ils étaient tenus et de la mémoire de SMS. Que nous le tenions pour dit, en arrêtant de dire tout et n’importe quoi.
Un fait d'armes
Ceux qui prennent les propos de SMS pour un fait d’armes, plus particulièrement parce que le président défié est un militaire de formation et de carrière, concourent à sa perte. Ceux-là, dès lors que SMS a osé dire ce qu’un ambassadeur ne devrait pas dire, ont commencé à se métier de lui. Qui nous garantit que des confidences que lui aurait faites Mamadou ne soient étalées sur la place publique un jour, si un conflit surgit entre eux? En dépit de leurs applaudissements à deux mains pour le héros SMS, ses louangeurs actuels tourneront mille fois la langue dans leur bouche avant d’oser ouvrir la leur et prononcer quoi que ce soit devant lui.
Tout homme est appelé à savoir être capable de garder des confidences, des plus banales aux plus sensibles. Cela devient encore plus aigu quand il est ambassadeur. Je ne sais pas ce qui a traversé l’esprit de mon ami SMS quand, devant une caméra de télévision, il a franchi le rubicond en perdant les pédales de la sorte, en disant ce qu’il a dit mais s'il faut mettre au conditionnel les propos citant les propos.
Parmi les laudateurs de SMS pour cet acte, il y a des amis à moi. Je me rappelle avoir dit des choses devant eux. Je crains qu’ils vont les répéter. Mais ce ne serait pas pour ma perte parce que s'ils deviennent sans-gêne, je serai sans soucis.
Partir pour la conquête de Beit Salam, dois-je constater, amène des fois à croire que tous les coups sont permis. Pas tous quand même. Mais quand on fouille jusque dans les poubelles et dans les tombes pour chercher des suffrages, alors là peut-être, pour eux, tous les coups sont permis. Même les plus bas. Qu’ils les donnent sans nous. Ils auront toujours le temps de se ressaisir. Au prix du regret et des larmes.
Mohamed Hassane
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