Pour la troisième fois depuis le début de l’année, Bacar Ali Said se trouve à Abu Dhabi depuis mardi 05 février pour la remise des passep...
Pour la troisième fois depuis le début de l’année, Bacar Ali Said se trouve à Abu Dhabi depuis mardi 05 février pour la remise des passeports aux bédouins et la réalisation des empreintes des futures naturalisés comoriens.
Comment ce chef du bureau d’Interpole à Moroni est devenu depuis plusieurs années une pièce maîtresse du programme de la citoyenneté économique initié en 2008 par le gouvernement Sambi ?
On vous donnes quelques explications.
En ce qui concerne la vente des passeports de manière légale ou illégale, Bacar Ali Said a toujours été l’homme de confiance des acteurs. Depuis la période Abou Achrafi dont on connait l’ampleur des scandales jusqu’à cette époque où officiellement le programme est banni, mais poursuivi en catimini par les autorités.
« Cet ex-informaticien à Semlex Moroni maîtrise le dossier et détient plusieurs bases de données concernant les bédouins », raconte une source policière qui affirme qu’à l’origine, « Bacar Ali Said n’était pas policier ».
Effectivement, c’est vers la fin du mandat du président Sambi aujourd’hui aux arrêts dans le cadre d’une enquête judiciaire sur ce programme poursuivi pourtant par le gouvernement actuel, qu’il a obtenu de la hiérarchie de la police, en guise de récompense pour services rendus, une bourse pour une formation policière de deux ans à Paris.
« En tant qu’ancien informaticien de Semlex, il maîtrise tout. A un moment, sous Abou Achrafi, il disposait d’une machine spéciale dans son bureau, pas loin de celui du directeur général», se rappelle notre source qui comprend parfaitement pourquoi il est utilisé encore aujourd’hui par le régime Azali sous les ordres du ministre de l’intérieur et du chef du service anti-terroriste.
Mais il ne fait pas tout cela pour rien. Il gagne beaucoup d’argent dans ces affaires et bénéficient de beaucoup d’avantages en nature. Et il suffit de voir sur quel type de véhicule roule-t-il pour en être persuadé. « Une partie des dossiers de renouvellement lui sont confiés en toute illégalité et en tire d’avantages énormes », s’indigne-t-on dans le cercle des policiers. Une partie des travaux de sa propre maison à Iconi aurait été financé par Selmex qui continue encore de l’utiliser secrètement..
Aujourd’hui, on ne peut pas imaginer ses commissions pour des dossiers qui sont montés de toute opacité par le ministère de l’intérieur. Seule une enquête judiciaire ou parlementaire pourraient, peut-être, élucider tout cela, comme d’ailleurs ses magouilles présumées au niveau d’Interpole.
Mais vu la protection de haut niveau dont il bénéficie, on peut dire qu’il n’a rien à craindre de ce niveau là, notamment sous le régime de l’Imam, émaillé par la corruption et les détournements des fonds publics.
Par M.H
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