Le président en exercice de l'Union africaine, Paul Kagme, pendant la réunion sur la RDC, jeudi 17 janvier 2019. © EDUARDO SOTERAS / A...
Le président en exercice de l'Union africaine, Paul Kagme, pendant la réunion sur la RDC, jeudi 17 janvier 2019. © EDUARDO SOTERAS / AFP |
Les résultats contestés de l'élection présidentielle en RDC étaient au centre d'une réunion à huis-clos à Addis Abeba, ce jeudi 17 janvier, entre la SADC, la CIRGL et l'UA. Une rencontre à la demande de Paul Kagame, président en exercice de l'Union africaine.
Il aura fallu près de cinq heures de huis clos pour que la dizaine de chefs d’Etat et de gouvernements présents à Addis-Abeba se mettent d’accord. Le communiqué final appelle à l’arrêt du processus de proclamation des résultats finaux des résultats de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo. La Cour constitutionnelle doit normalement communiquer les résultats définitifs ce vendredi.
Les dirigeants notent qu’il subsiste « des doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires » donnés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), jeudi 10 janvier.
Et pour assurer le service après-vente de cette décision, une délégation va se rendre à Kinshasa en urgence. Elle sera composée de Paul Kagame, président en exercice de l’Union africaine, du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, et d’autres dirigeants qui ont pris part à la réunion. Une source à la direction de l’UA évoque leur venue pour lundi.
Le ton reste donc conciliant, mais paraît ferme. Davantage en tout cas que celui employé un peu plus tôt par six dirigeants de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe). Ils s’étaient contentés de féliciter les autorités de la RDC pour la tenue des élections dans un contexte difficile, tout en appelant la communauté internationale à ne pas s’ingérer dans les affaires internes de Kinshasa.
Réactions en RDC
En RDC, cette déclaration de l'UA est saluée par Martin Fayulu, le candidat de la coalition Lamuka qui revendique la victoire.
Nous pensons que c'est une bonne chose si c'est pour chercher la vérité des urnes. (...) Nous pensons que les chefs d'Etat africains se sont mis là du côté du peuple congolais...
Martin Fayulu
« Il est tout à fait inapproprié d'exercer quelque forme que ce soit pour une Cour [constitutionnelle] qui est appelé à prendre un arrêt qui est attendu par des millions de Congolais sur une question aussi importante que les élections », a en revanche réagi Me Aimé Kilolo, porte-parole d'Emmanuel Ramazani Shadary, candidat malheureux de la coalition au pouvoir. Et il rappelle que « la Cour constitutionnelle est la seule habilitée à vider le contentieux relatif au scrutin présidentiel. On ne s'adresse pas à une Cour constitutionnelle par voie de communiqué. Cela se fait par requête, suivant la procédure prévue à cet effet. »
Le secrétaire général de l'actuelle majorité au pouvoir en RDC et président de l'Assemblée nationale, Aubin Minaku, assure que les autorités congolaises accepteront le dialogue avec l'UA.
Il est clair que les autorités congolaises vont échanger, conformément aux principes de l'Union africaine, au sujet de cette dernière déclaration.
Aubin Minaku
Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), n'a de son côté pas souhaité réagir. L'UDPS, le parti de Félix Tshisekedi, déclaré vainqueur de la présidentielle du 30 janvier selon les résultats provisoires de la Céni, n'était pas joignable jeudi soir. Par RFI
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