La situation politique que traversent les Comores est exceptionnellement inédite. Il s’agit d’un moment à la fois sombre et crucial depu...
La situation politique que traversent les Comores est exceptionnellement inédite. Il s’agit d’un moment à la fois sombre et crucial depuis le mouvement séparatiste de 1997.
Il a fallu attendre Février 2001, et les Accords-Cadres de Fomboni pour que les Comoriens des trois Iles se parlent à nouveau. L’autonomie des Iles et le système de présidence tournante furent les bases de l’accord. Bien que ce système de rotation présidentielle ne soit pas totalement parfait, elle a permis 14 années d’alternance politique paisible et stable.
Il a fallu attendre Février 2001, et les Accords-Cadres de Fomboni pour que les Comoriens des trois Iles se parlent à nouveau. L’autonomie des Iles et le système de présidence tournante furent les bases de l’accord. Bien que ce système de rotation présidentielle ne soit pas totalement parfait, elle a permis 14 années d’alternance politique paisible et stable.
Le retour plus qu’inespéré ni souhaité par les Comoriens d’Azali Assoumani a Beit Salam s’est caractérisé par la mise en cause de la Présidence tournante dans sa formule originale, motivé par des ambitions dictatoriales d’une présidence clanique à Vie et à Mort. S’étaient suivies des manœuvres de destruction de toute l’architecture institutionnelle du pays depuis les assises pas nationales « Asseyez-vous et obéissez » jusqu’à l’« adjalindum ». Aujourd’hui des élections présidentielles anticipées sont convoquées sur des délais plus que courts pour organiser des élections.
Cette précipitation a pris au piège l’opinion publique et l’opposition : entre boycott et participation un choix cornélien pour tout un chacun. Les Comoriens sont désormais contraints de faire un choix pour l’avenir de leur pays.
Cette précipitation a pris au piège l’opinion publique et l’opposition : entre boycott et participation un choix cornélien pour tout un chacun. Les Comoriens sont désormais contraints de faire un choix pour l’avenir de leur pays.
Sur la base des résultats du dernier scrutin présidentiel nous comparons les expériences et la capacité de quatre candidats potentiels et ayant une stature présidentiable, pour rétablir l’ordre constitutionnel et tracer le chemin du développement des Comores ou faire sombrer le pays dans le chaos.
1) Azali Assoumani : il est l’actuel Président de la République
Il arrive au pouvoir pour la première fois après un putsch militaire en 1999, puis organise des élections rocambolesques pour se retrouver sans concurrent au second tour. Son règne prend fin en 2006 sous une pluie de huées des Comoriens. Son retour en 2016 a plongé les Comores dans l’incertitude. Son pouvoir est celui de la destruction des institutions, de la privation des libertés individuelles, du musellement de la presse et toute voix discordante.
2) Mouigni Baraka Said Soilihi : Ancien Gouverneur de Ngazidja
Il fut gouverneur de l’Ile de Ngazidja entre 2011 et 2016. Il a bénéficié d’un climat calme et apaisé avec le gouvernement de l’Union, mais par amateurisme et ambitions personnelles, sa mise en place des communes et hôtels de ville fut source de conflits communautaires. Par des manœuvres populistes il s’est servi du budget de l’éducation de base pour promouvoir son image et faire campagne. Il avait réussi à constituer une base électorale non négligeable sur l’Ile de Ngazidja. Il reste cependant très peu expérimenté en matière de politique étrangère et des institutions internationales.
3) Fahami Said Ibrahim : Député de la région d’Itsandra et ancien ministre
Ténor du barreau de Moroni, il est aussi élu à deux reprises député d’Itsandra. Il fut ministre des affaires étrangères et de la justice. Au niveau national, son socle électoral est faible et doit compter du soutien du Juwa du président Ahmed Abdallah Sambi. Etant l’architecte du retour d’Azali au pouvoir en 2016, des cadres du parti lui reprochent son manque de vision et d’anticipation. Beaucoup de militants se plaignent de Son silence sur la situation politico-judiciaire dont sont victimes Sambi, Barwane, Salami et nombreux dirigeant du parti Juwa.
4) Mohamed Ali Soilihi
Mamadou était Vice-Président des Comores entre 2011 et 2016, et plusieurs fois Ministre. Cependant les Journalistes et Analystes politiques comoriens ont l’habitude de comparer son action à celle des présidents successifs. Certes il est le témoin privilégié de l’histoire politique et économique du pays pour avoir travaillé avec plusieurs Chef d’Etats. Il a un petit part de responsabilité sur la gestion postindépendance du pays. En revanche, sa longévité aux affaires est aussi un atout puisqu’il a pu analyser les réussites et les échecs des uns et des autres.
Son action étant ministre est visible sur l’ensemble du territoire.
- Artisan des projets CFADER-CADER
- Avènement du projet pèche et les institutions de formations professionnelles
- Succès pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE et l’annulation des dettes (BAD, BID, Fond Saoudien…)
- Financement des infrastructures routières actuelles
- Energie : achat des groupes électrogènes, des pièces de rechange, du central au fioul lourd, du central solaire à Mohéli et de la rénovation du réseau (19 conteneurs de matériel réseau)
- Financement de plusieurs bâtiments administratifs dont les nouveaux bureaux où se pavane l’actuel ministre des finances et son cabinet.
Après son échec aux élections présidentielles de 2016, il s’est affirmé comme leader naturel de l’opposition nationale pour pouvoir remettre l’ordre institutionnel.
Cet homme maitrise les rouages de la politique nationale et la politique étrangère dans tous ses aspects, mais il est surtout animé d’une grande volonté de préserver l’ordre constitutionnel et faire des Comores un pays de droit gage de son développement économique.
Par ses relations particulières avec les institutions internationales de financement, il est celui capable de mettre les Comores sur le sentier du développement réel.
La liste n’est pas exhaustive puisque d’autres prétendants à la magistrature suprême se font connaitre du jour au lendemain
Mais la solution de nos problème viendra des comoriens eux-mêmes, par leur volonté de changer de cap en élisant un homme ou une femme respectant leur volonté et possédant les capacités relationnelles à jeter les bases d’une vraie émergence de notre pays. Oui il est possible cette fois de sortir de ce bourbier où nous nous sommes précipités. C’est une chance qui est offerte aux comoriens de corriger le tir.
Saisissons cette opportunité pour construire un avenir meilleur.
Enfin les comoriens méritent mieux que le mépris et l’arrogance.
Les Amis des Comores
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