Le bras de fer entre le Ministère de la santé et les Pharmaciens

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Etat-pharmaciens, vers un dialogue de sourds?

En conférence de presse, les pharmaciens ont fait part aux médias des propositions qu’ils ont faites au Ministère de la santé publique. Onze articles ont été amandés particulièrement sur «les dispositions du médicament et la régulation». Toutefois, si certains articles sur la régularisation posent énormément de problème pour les praticiens, des concessions ont été faites. Néanmoins, il n’est pas certain que ces recommandations soient prises en compte par le ministère de la santé.

Ils ne sont plus d’accord sur le monopole d’importation des médicaments. L’ordre et le syndicat des pharmaciens comoriens du domaine privé, se sont enfin prononcés.

Le «nouveau code de la santé» fait beaucoup couler d’encre avant même qu’il passe en commission à l’assemblée nationale. La cause, le forcing du pouvoir en place d’instaurer l’enregistrement des médicaments aux Comores et particulièrement d’accorder le monopole d’importation des médicaments à l’Ocopharma. Ces décisions sont motivées selon le Directeur de l’ANAMEV par la volonté de «mettre fin à l’importation anarchique des médicaments».

Deux mois et quelque jours depuis que les pharmaciens ont commencé à faire des aller et retour, négocier, faire des rencontres, des réunions, entre la présidence et le ministère de la santé publique.

Deux mois, sans être entendu. Pas de voix, pas de proposition aucune. Les ambitions de l’État et ceux du ministère comptaient.

La dernière rencontre a eu lieu le 24 décembre avec la Secrétaire Générale du ministère de la santé, Mayssara Adam, suite au préavis de grève que les professionnels avaient lancé. Une grève qui n’aura jamais lieu. Mort dans l’œuf.

Pour la Secrétaire Générale, l’appel lancé aux pharmaciens était respectueux, «juste pour connaître les causes de la grève». Pour les pharmaciens, c’était «un ras-le-bol» à force de négocier et de n’obtenir que le silence. Cependant cette dernière réunion a joué le rôle d’électrochoc. En effet, il était décidé que les «pharmaciens nous renvoient leurs propositions, amendements» a affirmé Mayssara Adam. Chose faite.

Des concessions et des impositions

Onze articles du nouveau code ont été amendés, revus, par les pharmaciens. Certains de ces amendements ont été repris dans le code de la santé de 2011, celui qui est actuellement en vigueur. En effet, l’enregistrement existait déjà dans le document. Mais jusqu’aujourd’hui, le gouvernement comorien n’a montré aucune volonté de le mettre en vigueur.

Les changements proposés voire certains imposés par les pharmaciens concernent le Titre 1, le chapitre 1 et 2 qui disposent des médicaments et de la régularisation des produits.

Surtout l’article 323: «Les structures en charge de l’importation des produits pharmaceutiques destinés à l’usage de la médecine humaine seront déterminées par voie réglementaire». Ce dernier ne convient pas aux praticiens car «cela voudrait dire qu’à chaque fois, il faudra demander une autorisation au Ministre. Pourtant l’autorisation on l’a une fois» a déclaré Docteur Abdoulkarim Mohamed, membre du syndicat des pharmaciens. La recommandation faite voudrait à ce qu’il soit supprimé entièrement et que «l’autorisation d’importation» soit soumise à des conditions et l’obtenir une fois.

Contrairement, aux dispositions générales, sont neuf articles dans le chapitre de la «régularisation des médicaments» que le syndicat des pharmaciens recommande la suppression totale du 344 au 351. Il souhaite que l’anamev ne soit pas «décisionnaire mais donne son vis au Ministère de la santé qui est décisionnaire».

Néanmoins, le syndicat des pharmaciens veut à tout prix supprimer certains articles. Ils ont fait des concessions sur d’autres. «Nous n’avons rien contre l’implantation des grossistes. Au contraire cela va beaucoup nous aider dans notre travail. Au lieu d’aller ailleurs, nous achèterons ici» a confirmé Nassib Said Bacar. Que ce soit un grossiste comorien ou autre, ils se disent prêts à travailler avec. Mais le souci réside lorsque le grossiste à seul le droit d’importation.

«La politique gouvernementale d’abord»

La Secrétaire Générale, du ministère de la santé persiste et signe; «la politique gouvernementale doit d’abord être respectée». Toutefois, elle veut aussi assurer que des négociations tripartites auront lieu pour «voir si leurs revendications peuvent être intégrées ». Aucune certitude alors, que ces négociations portent des fruits. Pour elle, le travail a déjà été fait, élaboré et que «n’oublions pas que les pharmaciens ont été présents. Ce qui a fait débat, on ne va pas reprendre. Ils ne vont pas nous faire marche arrière».

Paradoxalement, les directives soumises par le syndicat entrent exactement dans la politique gouvernementale. Le Ministère et les pharmaciens se préparent donc à lancer un dialogue de sourds?

Quel impact pour le consommateur ?

C’est d’abord une question d’argent. Le syndicat des pharmaciens a pleinement le droit de se défendre lorsque ses intérêts sont menacés. Rien de plus normal. Particulièrement, lorsque ses intérêts convergent vers ceux de la population comorienne. Car sont aussi des praticiens. Aujourd’hui, le consommateur a le choix, de parcourir les pharmacies en quête de médicaments, voire dès fois, des produits hospitaliers dans les pharmacies privées. 

Le rapport des prix, la loi de la concurrence aussi veulent que le consommateur puisse, selon ses moyens, acheter son médicament. Mais si l’État comorien persiste à vouloir monopoliser le domaine, aucun choix possible ne s’offrirait au citoyen. Plus encore, le risque réside particulièrement sur la rupture de stock, comme cela arrive souvent avec l’ocopharma. Aujourd’hui, l’entreprise étatique si elle vit c’est grâce aux millions laissés par la Camuc. Et même avec cela, elle n’est pas capable de fournir même les produits hospitaliers, toujours en rupture.

Mais, ce projet de monopole pharmaceutique qui risque de mettre en danger la population comorienne, peut être ne verra plus le jour vue la conjoncture politique. Et ça ne peut qu’être bénéfique. Sinon, pourquoi se donner autant de mal, pour voter une loi sur la concurrence si ce n’est pas pour laisser le libre choix?

Par Hayatte Abdou ©Quotiedien Masiwa

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