La déforestation? Rappelons d’abord que la foret, du point de vue écologique, est un écosystème complexe et riche, offrant de nombreux ha...
La déforestation? Rappelons d’abord que la foret, du point de vue écologique, est un écosystème complexe et riche, offrant de nombreux habitats à de nombreuses espèces et populations animales, végétales, fongiques ou microbiennes entretenant entre elles, pour la plus part, des relations d’interdépendance.
Cependant, l’action de l’homme sur l’espace vert a impacté considérablement plusieurs aspects de la vie et du bien-être vivants à savoir l’équilibre écologique, la capacité des forets à assurer les services écosystémiques comme le cycle de l’eau ou la capacité des forets à atténuer les catastrophes naturelles en général à savoir les inondations et autres.
étant des formations végétales indispensable à la vie sur terre, les forets sont des sources de nourriture, de refuges, de vêtements et de médicaments pour de nombreuses populations. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), 60 millions de populations dépendent presque entièrement des forets; Aux Comores, une récente étude du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) estime à 60%, soit 476 806,8 le nombre de personnes dépendant des biens et services rendus par la foret pour vivre.
Néanmoins, les forets jouent un rôle important dans la régulation du climat; en effet, il est important de savoir que la disparition des forets rime avec raréfaction de pluie et sécheresse. Et oui, l'eau qui forme la pluie ne provient pas du ciel, comme certains d'entre nous le pensent, elle provient plutôt de certaines zones humides de la surface terrestre, appelés aussi "réservoirs d'eaux", lesquels l’air chaud absorbent de l’eau, par le processus de l’évaporation ou de l’évapotranspiration, pour ensuite la libérer après divers mécanismes sous forme de pluie.
Aujourd’hui, dans plusieurs régions du pays la pluviométrie est de moins en moins abondante et la sécheresse devient chose courante, le cas notamment de la région BAMBAO YADJOU où l'on a enregistré, au cours de ces cinq dernières années, près de 2705 mm de précipitations en moyenne par an contre 5000 mm dans les années 90. Mais en plus de nous donner cette eau, la foret nous la nettoie; Elle a la capacité d'agir comme une véritable station d'épuration, filtrant polluant, métaux lourds et azote à travers le système racinaire avant de venir se reposer dans la nappe phréatique pour poursuivre le cycle de l'eau.
Toutefois, un autre fait inquiétant attire l'attention des environnementalistes dans l'archipel, l'augmentation des températures; à Moroni,capitale des Comores, durant la période la plus chaude de l'année (janvier à avril) la température moyenne quotidienne a passé d' environ 28 et 29 degrés l'année 2018, tandis que celle des décennies précédentes passait entre 26 et 27 degré.
Ainsi, nous comprenons que l'absence des pluies, les températures qui deviennent de plus en plus extrême et la sécheresse sont nullement le fruit de la nature, mais sont, cependant, le résultat de diverses interventions abusives et incontrôlées des populations environnantes envers la ressource forestière. Parmi ces interventions on peut citer l' expansion agricole et la coupe abusive du bois autrement dit la déforestation à outrance. En matière de dégâts des eaux, la foret est la meilleure barrière naturelle contre les inondations, les glissements de terrains et les tempêtes. Elles jouent un rôle protecteur primordial surtout des populations vivants en façade maritime.
En outre, les arbres ont un rôle très important à jouer pour la lutte contre le changement climatique; Des politiques de reboisement sont mises en places dans plusieurs pays, notamment les Comores, dans l'unique objectif de lutter contre le dérèglement climatique ou atténuer ses effets. Ceci car, les forets ont la capacité, en elles seules, d'éliminer chaque année environ 15% du CO2 émis par les activités humaines, par le processus de séquestration du carbone. les arbres sont composés de 50% de carbone et pour produire un mètre cube de bois un arbre transforme une tonne de carbone. Ainsi, en séquestrant les gaz à effets de serre, les forets participent à la régulation du climat, améliorent la qualité de l'air et produisent du dioxygène O2.
Bref, quand on étudie de près la problématique dans un pays comme les Comores, on est forcé de constater que les principaux facteurs qui favorisent ou accentuent le phénomène de la déforestation sont la négligence médiévale des populations concernées, l’ignorance des valeurs intrinsèques et l’absence des lois environnementales solides. Alors, dans un contexte de changement climatique où les petits Etats insulaire, comme les Comores, paraissent les plus vulnérables, une prise de conscience s’impose.
En effet, l’Etat doit intervenir et inviter les collectivités locale à travailler main dans la main, afin qu’ils puissent ensemble trouver un moyen pour sensibiliser, informer et mettre à jour la population, surtout celle rurale, du danger auquel nous tous sommes exposés. Par ailleurs, la dépendance du comorien(ne), et de toute autre personne sur terre, à ces écosystèmes démontre que le bien être de la population comorienne est indissociable de la santé des écosystèmes, en particulier les forets.
Irchad OMBAD Etudiant, chercheur en Environnement et Développement Durable
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