Il avait frappé à coups de pied un employé d’hôtel qui refusait de lui donner une chambre au petit matin : deux mois de prison ferme. ...
Il avait frappé à coups de pied un employé d’hôtel qui refusait de lui donner une chambre au petit matin : deux mois de prison ferme.
« Franchement, je ne suis pas quelqu’un de violent mais, sous l’effet de l’alcool, peut-être que j’aurais pu faire ça...», dit Oussam dans son box. Hier, ce jeune de 20 ans originaire de Mayotte était jugé pour avoir violemment agressé, tôt samedi, un homme d’une soixantaine d’années travaillant à l’Hôtel d’Orléans, près de la gare d’Angoulême. La victime n’a d’ailleurs pas pu assister à l’audience, encore hospitalisée. Suite aux coups de pied reçus, le sexagénaire souffre d’une double fracture tibia-péroné.
Six mois ferme requis
Oussam, quant à lui, a été interpellé peu de temps après les faits, samedi à l’aube, tout près de l’hôtel. Mais en garde à vue, comme hier à l’audience, il a répété qu’il ne se rappelait pas. Tout ce dont il se souvient, c’est d’avoir passé la soirée avec son cousin. Et d’être allé en boîte de nuit, près de la gare. « Mais je ne me rappelle pas de cette action », souffle-t-il, évoquant la balayette qui a coûté un tibia au sexagénaire. Pourtant, ce dernier l’a reconnu sur un tapissage.
D’autant que le jeune homme avait déjà été client de l’hôtel. « Cela vous arrive souvent de boire ? », l’interroge la présidente. « C’est la première fois ! Cela faisait un an que je n’étais pas venu à Angoulême, on voulait se faire une petite soirée », bredouille Oussam, qui vit le reste du temps à Morlaix, dans le Finistère.
De son côté, la procureure Stéphanie Veyssière a du mal à croire à la thèse du trou noir. Lors de son interpellation, son alcoolémie s’élevait à 1,4 g/l de sang. « Il a demandé une chambre et supplié qu’on lui en donne une », a détaillé la magistrate. Elle a requis six mois de prison ferme, avec mandat de dépôt.
L’avocat du prévenu, Rachid Rahmani, a de son côté plaidé la relaxe. « Comment expliquer qu’il revienne sur les lieux du crime ? », s’interroge son conseil. « La parole de la victime ne suffit pas, le doute oblige à ce qu’il y ait des investigations supplémentaires. Vous ne pouvez pas le condamner ! », a-t-il insisté.
Le tribunal est finalement allé en deçà des réquisitions. Oussam a écopé de six mois de prison, dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve. Soit deux mois ferme avec mandat de dépôt.
COMMENTAIRES