Pourquoi commencer par jeter l’opprobre ? Dès la publication du décret convoquant le collège électoral, des voix s’élèvent pour mettr...
Pourquoi commencer par jeter l’opprobre ?
Dès la publication du décret convoquant le collège électoral, des voix s’élèvent pour mettre en doute le scrutin annoncé relatif aux élections présidentielles et des gouverneurs.
On parle même de fraudes massives et manipulations de toutes sortes avant que rien ne s’installe. Revenons sur terre et commençons par nous résoudre à accepter que les élections auront lieu dans la transparence et la probité si nous le voulons car cela ne dépendra que de notre attitude. Une élection réussit si les acteurs s’y mettent et si ceux chargés du contrôle et de la procédure manifestent la volonté de travailler dans un environnement sain.
On ne participe pas à une élection dans une attitude de dénigrement des règles introduites par la législation du pays. Et quoi qu’on en dise la Commission Électorale Nationale Indépendante qui officie aujourd’hui a été mise en place et pour une durée de 6 ans, par acte de l’ancien président Ikililou Dhoinine sur proposition des différents acteurs de l’époque et particulièrement ceux qui sont aujourd'hui dans l’opposition. Au lendemain des primaires de 2016 des nouveaux instruments complémentaires ont été rajoutés pour garantir la transparence et l’implication de tous, après les défaillances manifestes constatées et cela reste valable pour les mêmes objectifs pour ce nouveau scrutin.
Commencer par attaquer les règles existantes et les organes chargés des élections est une aberration et surtout une manière déguisée de prôner le boycott, attitude déjà amorcée par certaines franges activistes des réseaux sociaux. La loi qui régit les élections aux Comores est votée en 2005, puis revisitée et 2007 et en 2014 pour être appliquée en 2015 pour les législatives et en 2016 pour la présidentielle.
Au lendemain du coup d’Etat qui a emporté le régime du président Said Mohamed Djohar, les acteurs politiques comoriens se sont retrouvés autour d’une Table Ronde de Concertation Nationale à l’issue de laquelle sont nées la Commission Électorale Nationale Permanente suivie d’une Commission Nationale Restreinte et une Commission d’Homologation, toutes validées par l’Assemblée Fédérale semi gelée. Les Comores sont alors entrés dans l'ère de la démocratie pluraliste en matière électorale aux normes internationales.
La Communauté Internationale, par ses experts électoraux dépêchés par les Nations unies, a mis pour la première fois les pieds sur le sol comorien pour aider à la mise en place de dispositions électorales spéciales permettant l’élection d’un nouveau Président de la République.
Depuis, elle a été toujours à nos cotés quand il y avait des raisons objectives qui pouvaient engager des actions entrant dans ses objectifs et pas nécessairement sur des humeurs politiques en dents de scie. C’est ainsi qu’en 2006, l’organisation de l’élection présidentielle a été confiée à l’AMISEC par le Secrétariat Général des Nations unies et à la demande du Gouvernement comorien.
Les opérations y relatives ont coûté environs la bagatelle de 15 millions d’euros.
C’est ici et maintenant que les forces politiques devraient se faire prévaloir pour la mise en œuvre des textes existants, lesquels peuvent valablement garantir la probité du scrutin justement pour montrer que nous sommes sortis de la puberté.
Prenons nos responsabilités pour une organisation transparente et un contrôle sérieux des opérations au lieu de crier sur tous les toits au tout début du processus, que « les dés sont jetés ».
Qu’ils soient de la défunte Cour Constitutionnelle ou de la Cour Suprême, les hauts magistrats qui officient ont toujours été là et n’émergent pas aujourd’hui de l’océan comme on veut nous le faire croire. Ouvrons les yeux car le monde nous regarde.
Djounaid Djoubeir
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