COMMUNIQUE DE PRESSE 1. Le MOUROUA, comme les opinions publiques nationale et internationale, a été profondément révulsé par la déci...
COMMUNIQUE DE PRESSE
1. Le MOUROUA, comme les opinions publiques nationale et internationale, a été profondément révulsé par la décision lourde et sans recours d’emprisonnement à vie pour les uns, et pour d’autres détenus, des condamnations à plusieurs années de réclusion criminelle, prise par la justice comorienne à travers sa juridiction d’exception : la Cour de Sureté de l’État. Trois jours ont suffi pour expédier plus de 30 personnes sur 3 lourds dossiers aussi complexes et différents (affaire de clous de Mohéli, agression contre un gendarme le 30 juillet, tentative supposée de coup d’État).
L’extrême sévérité des peines, le caractère expéditif de la procédure, la condamnation unanime des juristes nationaux à l’intérieur comme à l’extérieur du pays contre le pouvoir judiciaire, n’ont laissé personne indifférente. De toute évidence, le président Azali est en train d’écrire une des pages les plus sombres de l’Histoire de notre pays.
2. Le MOUROUA est profondément attaché au caractère républicain de l’État et au respect du droit. Si une « décision de justice ne se commente pas », il reste que le choix du gouvernement de recourir à un tribunal d’exception, vérité reconnue en pleine audience par le Commissaire du Gouvernement, a délibérément pris le pari de mettre de côté les juridictions nationales reconnues par notre système judiciaire (Loi 2005), et de passer par-dessus les traités et conventions internationaux ratifiés par le pays (Charte africaine des droits de l’homme).
Le président Azali indique clairement à son opinion intérieure (forces de l’opposition, forces démocratiques) sa détermination à en finir avec tous ceux qui peuvent prétendre s’opposer à sa marche forcée, pour se maintenir au pouvoir jusqu’en 2030 et au-delà.
3. Dans ce contexte de totale rupture des équilibres juridiques, démocratiques, d’arbitraires, d’horreurs et de tortures insoutenables, le Bureau Politique du MOUROUA :
a. Exprime toute sa sympathie et sa solidarité sans faille, aux victimes de la dérive despotique du système Azali ;
b. Dénonce le recours à la juridiction d’exception qu’est la Cour de Sûreté de l’État, résidu de la période des années des mercenaires.
c. Exige l’annulation des décisions iniques prises lors de la parodie de procès de la Cour de Sûreté de l’État ;
d. Appuie toutes les initiatives qui aident à rétablir la vérité sur les délits dont sont accusés les détenus, et milite pour l’organisation d’un procès respectueux de tous les droits de la défense, qui respecte le principe de la présomption d’innocence des prévenus.
e. Appelle les forces démocratiques et républicaines à joindre leur force pour faire barrage à cette barbarie en marche et qui n’épargnera personne.
Moroni le 21 décembre 2018
Le BUREAU POLITIQUE
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