Halte aux nombreuses inaugurations non méritées: faisons la distinction entre les projets réalisés par le gouvernement et ceux de la coop...
Halte aux nombreuses inaugurations non méritées: faisons la distinction entre les projets réalisés par le gouvernement et ceux de la coopération internationale
"J'écrivais dans un précédent article que nos autorités devraient agir en toute humilité et honnêteté. Ce n'était pas pour rien. Comme nous l'avons tous remarqué, nos dirigeants raffolent des facilités et des célébrations.
"J'écrivais dans un précédent article que nos autorités devraient agir en toute humilité et honnêteté. Ce n'était pas pour rien. Comme nous l'avons tous remarqué, nos dirigeants raffolent des facilités et des célébrations.
Ainsi, ils participent toujours et avec beaucoup de fierté aux cérémonies d'inauguration de projets auxquels ils n'ont véritablement pas contribué.
Venant d'autorités nationales, cette habitude, vous conviendrez avec moi, est aussi déplorable que nuisible et ne doit de ce fait pas pouvoir continuer. Au nom du développement et pour le bien de tout un peuple, une distinction s'impose entre les projets qui sont entièrement financés par la coopération internationale et ceux réalisés sur fonds propres comme on aime à le dire.
Les partenaires internationaux arrivent au pays pour soutenir notre développement. Ils sont bien-entendu accrédités par l'exécutif. Mais leurs projets doivent être perçus comme étant réalisés directement au profit du peuple et non à travers le gouvernement et ce si nous tenons vraiment à sortir nos autorités de l'oisiveté et de l'improductivité.
Oui, une certaine concurrence, quoique pas très évidente, est utile entre les partenaires et le gouvernement pour notre propre bien. Nos partenaires s'occuperont des grands projets qui nécessitent des financements conséquents mais le plus important est que le gouvernement fasse un peu comme nos amis chinois en réalisant en ce qui les concerne de petits projets nécessaires avec les moyens du bord.
Comment est-ce possible que dans un pays comme le nôtre des routes certes secondaires mais reconnues comme étant très importantes restent dans un piteux état des années durant sans jamais susciter l'intérêt ou attirer l'attention de nos gouvernants?
Il s'agit notamment - pour ne parler que de la capitale - de la route d'Oasis qui pourrait aider à éviter les bouchons vers Salimamoud, de la route de Comores-Import très utilisée quand un évènement est abrité au stade Baumer ou à l'Injs, de la route de Zilimadjou vers les logements des députés et de la ruelle qui entoure le marché Volovolo.
Si le gouvernement se chargeait de petits projets de ce genre dans tous les domaines et tous les jours, le développement serait plus rapide et plus visible au lieu de passer son temps à solliciter des aides internationales qui seront finalement allouées aux voyages de nos autorités à l'étranger.
D'aucuns se demanderont qui va donc inaugurer les projets de la coopération internationale si ce n'est le gouvernement. C'est simple. Pour responsabiliser notre exécutif et le sortir de l'inertie, l'Assemblée Nationale pourrait relever le défi étant donné qu'elle représente le peuple à qui les projets sont destinés.
Je formule donc l'espoir que cette nouvelle ère commencera avec l'inauguration entre autres de la route de Mitsamihuli et du stade de Malouzini. Si vous êtes réellement en faveur du développement de votre pays, retirez-vous de ces célébrations et impliquez beaucoup plus les représentants de la Nation. Evitez aussi d'inclure ces réalisations faciles dans vos bilans.
Vous nous inviterez à votre tour quand vous aurez achevé vos propres petits projets que vous financerez avec l'argent du contribuable. Ne laissez pas le peuple avec cette impression amère que vous ne servez à rien. Faites-lui découvrir les fruits de vos efforts et apprenez-lui à être fier de son pays et de ses autorités.
Je suis d'avis que la concurrence serait un très bon levier de développement pour les Comores. Elle pourrait être instaurée également entre les îles en leur attribuant des domaines où des résultats seraient attendus chaque année. Une telle démarche aiderait au développement et mettrait fin à cette autre impression que nous, les comoriens, sommes les seuls à habiter cette planète, ce qui fait que nous trainons toujours derrière les autres pays du monde."
Babayou Houmadi
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