Monsieur le Président de la Confédération-Africaine de Football 3, Abdel Khalek Sarwat Street 6TH October City 125 66 Egypt ...
Monsieur le Président de la
Confédération-Africaine de
Football
3, Abdel Khalek
Sarwat Street 6TH October
City 125 66 Egypt
Objet : 18/12/SL Paris, le 26 Décembre 2018
CAF / 2019
Monsieur le Président,
Notre organisation, l’Observatoire International de lutte contre la Discrimination dans le Sport, O.I.D.S, s’adresse à votre haute autorité pour exprimer sa vive indignation suite à la décision arbitraire de la Confédération Africaine de Football (CAF) prise à l’encontre de l’équipe nationale de Football des Comores..
En effet, il ressort des déclarations des dirigeants de la CAF, faites après le retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun, que pour favoriser l’équipe nationale de ce pays, l’organisation, dont vous avez l’honneur d’assurer la présidence, n’entend pas appliquer son propre règlement intérieur qui, nous le rappelons, dispose que « si une Association qui a obtenu l’organisation du tournoi de la CAN se désiste ou se fait retirer l’organisation, il lui sera infligé, outre les sanctions disciplinaires et la suspension à la prochaine édition de la CAN de son équipe nationale A, sans tenir compte de l’édition concernée ».
Plus grave, lors d’une émission à une télévision, Monsieur CONSTANT OMARI, 2ième vice-président de la CAF, a clairement indiqué, en des termes très méprisants, que la CAF n’est pas obligée d’appliquer les dispositions de l’article 92 de son règlement intérieur et que, selon lui, l’équipe du Cameroun « qui est un grand pays de Football se qualifiera en battant les Comores dans le dernier match » qui aura lieu au Cameroun. Incontestablement, cette déclaration constitue violation du principe de neutralité des instances dirigeantes du Sport, elle rompt la règle d’égalité entre les équipes car votre organisation a déjà fait le choix de l’équipe qui doit gagner ce match.
Notre organisation ne peut que condamner cette décision arbitraire prise au mépris du règlement intérieur de la CAF. Nous sommes très préoccupés par le fait que les plus hautes instances de la CAF s’accommodent à la violation de son règlement intérieur, de la règle de neutralité et d’’égalité entre les équipes membres de votre organisation. La décision de la CAF prise à l’encontre des Comores, suivie de la déclaration du 2ième vice-président de votre organisation, est l’expression de l’érosion des valeurs du sport et particulièrement dans le Football Africain.
Les mépris affiché aux principes fondamentaux, rappelés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à la Charte du Mouvement olympique et diverses résolutions de l’AG de l’ONU, de l’UNESCO en particulier et aux principes défendus par la FIFA, discrédite gravement la confédération Africaine de Football.
Notre organisation, qui est une initiative concertée, universelle et permanente, regroupant des professionnels du sport, des personnalités, des organisations et institutions inspirées du respect des principes universels des Droits de l’Homme dans le sport et de la charte de la FIFA et du mouvement olympique, repris par le comité international olympique fait de la question de la discrimination une de ses préoccupations.
Sa vocation n’est pas seulement de prévenir la fraude, la corruption et la discrimination dans le sport mais aussi de saisir les instances judiciaires, administratives et sportives compétentes en cas de violation des principes et des valeurs susvisées.
L’O.I.D.S ne peut tolérer que les instances de la CAF s’accommodent à une décision arbitraire et discriminatoire qui viole ses propres règles, les chartes du sport et les principes universels des Droits de l’Homme.
C’est pourquoi, notre organisation demande, outre le strict respect du règlement intérieur de la CAF, l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre le 2ième vice-président de la CAF pour discrimination et violation de la règle de neutralité et d’égalité entre les équipes nationales faute de quoi des poursuites judiciaires seront engagées à l’encontre de toutes personnes responsables de ces infractions.
Les instances internationales de régulation du sport sont informées de nos initiatives.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.
Pour O.I.D.S
Maître Saïd LARIFOU
+269 334 38 38
Adresse Postale O.I.D.S : 130 rue des POISSONNIERS 75018 PARIS FRANCE
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