Châteaubriant : un Mahorais jugé pour avoir tué la propriétaire de son logement

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Un homme est jugé depuis le mardi 11 décembre 2018 par la Cour d’assises de Loire-Atlantique pour le meurtre de sa propriétaire en 2016 à ...

Un homme est jugé depuis le mardi 11 décembre 2018 par la Cour d’assises de Loire-Atlantique pour le meurtre de sa propriétaire en 2016 à Châteaubriant (Loire-Atlantique). (©La Voix Le Bocage)
En 2016, il avait fauché sa propriétaire qui lui réclamait des loyers impayés à Châteaubriant (Loire-Atlantique). Son procès se tient à Nantes depuis mardi 11 décembre 2018.

Un locataire d’origine mahoraise est jugé depuis mardi 11 décembre 2018 à Nantes par la cour d’assises de la Loire-Atlantique pour le « meurtre » de sa propriétaire, une vieille dame de 73 ans sur qui il avait délibérément foncé en voiture, le 17 juillet 2016, alors que celle-ci circulait en vélo à Châteaubriant (Loire-Atlantique).

Aujourd’hui âgé de 29 ans, l’homme rentrait ce jour-là d’une rave-party près de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes quand il avait croisé par hasard sa propriétaire : quelque temps plus tôt, celle-ci lui avait envoyé un huissier de justice pour l’expulser de sa maison de la rue de Sévigné, à Châteaubriant, après plusieurs loyers impayés.

Le matin du drame, après un « échange de regards », il avait donc laissé la cycliste monter la rue de Beletre, derrière la mairie, « histoire de se motiver un peu »… avant d’accélérer subitement pour la percuter « à 60 ou 70 km/h ».

Surnommé « Jo », le Mahorais avait confié par la suite avoir la « haine » et la « rage » à l’encontre de la septuagénaire : il lui reprochait d’avoir de facto « mis à la porte » sa compagne anjouanaise et leur fille de 10 mois, qui vivaient depuis en foyer. Ces loyers impayés avaient aussi jeté un « froid » au sein du couple, a précisé mardi un gendarme à l’ouverture du procès.

Inconnu de la justice

Jusqu’alors inconnu de la justice, l’automobiliste avait été interpellé le lendemain chez une amie à La Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), à 30 km au nord de Châteaubriant.

En garde à vue, il avait reconnu qu’il était encore au moment des faits sous l’emprise du LSD, d’alcool et du cannabis : après la rave-party de Notre-Dame-des-Landes, des « maux de ventre » et des « troubles de la vision » l’avaient conduit à s’arrêter sur une aire de covoiturage, avant d’entrer dans Châteaubriant « chercher une boulangerie ».

Les quatre amis qui l’accompagnaient dans la voiture, ce matin-là, avaient bénéficié par la suite d’un non-lieu de la part du juge d’instruction – y compris pour « non-assistance à personne en danger » ou « non-dénonciation de crime ».
Il leur a dit qu’elle allait prendre cher, celle-là… Sur le moment ils n’ont pas compris ce qu’il voulait dire, mais ils l’ont vu subitement accélérer », a raconté mardi un gendarme.
Tous avaient ensuite pris la fuite « par des petites routes de campagne », avant d’abandonner leur monospace Opel Zafira dans un champ à Eancé (Ille-et-Vilaine), suite à un accident. Après être rentrés en stop sur La Gerche-de-Bretagne, tous s’étaient tus par « peur des représailles » de l’accusé.

Il avait découvert la culture animiste à Mayotte

Mais les gendarmes s’étaient vite mis à ses trousses grâce au signalement du mari et des enfants de la cycliste, qui leur avaient dit qu’elle avait été « beaucoup perturbée » par un appel téléphonique de la mère de son locataire, quelque temps plus tôt : celle-ci lui avait enjoint de cesser d’importuner son fils sous peine de venir « hanter sa maison ».

Mardi, il a ainsi été longuement question de Mayotte et de ses « djinns » (esprits) : après une « enfance heureuse » dans le XVIIIe arrondissement de Paris, à « écouter des chansons de Jean-Pierre Boyer » ou à « jouer aux jeux vidéo » avec son père, l’accusé avait pris ses distances avec ce dernier et était reparti vivre à l’âge de 16 ans dans l’océan Indien.

Le prévenu avait ainsi vécu quatre ans chez sa grand-mère paternelle, dans le nord de l’île, où il avait « découvert la culture animiste », alors que son père – un musulman « très pratiquant » – l’avait éduqué dans une école coranique. Il y passera son baccalauréat Economique et social (ES), avant de commencer à suivre des cours de droit.

« Mon projet, c’était de m’y installer définitivement, mais mes parents m’ont fait revenir, estimant que j’avais passé assez de temps là-bas », a regretté mardi cet aîné d’une fratrie de cinq enfants, dont la famille élargie vit toujours à Mayotte.

Revenu à contre-cœur en métropole

L’accusé était alors revenu à contre-cœur en métropole à Dijon (Côte d’Or), toujours dans l’optique de « garder ses distances » avec son père. Inscrit en fac de droit pour devenir « notaire », il y restera « deux ans », même si le cousin avec qui il vivait a dit à l’enquêtrice sociale qu’il avait abandonné les études « au bout de six mois » car elles « ne l’intéressaient pas ».

« Mon cousin s’est trompé : il parlait de l’année où on a vécu dans le même appartement, mais il n’a pas tenu compte de l’année précédente que j’avais passée à Dijon », a corrigé mardi le mis en cause.

L’accusé était ensuite arrivé à l’été 2013 à Châteaubriant pour suivre sa petite amie de l’époque, qu’il avait connue « sur Facebook ». Après avoir travaillé dans un centre d’appels sur Nantes, il avait été recruté dans un abattoir de La Guerche-de-Bretagne, où il avait finalement été licencié en raison de ses « nombreuses absences ».
Ma consommation d’alcool et de stupéfiants, j’ai toujours réussi à la cacher, à donner l’impression aux autres que ça allait bien », a-t-il expliqué mardi.
Le jeune homme avait commencé à vrai dire à s’alcooliser à 14 ans, quand un inconnu l’avait conduit chez lui à Paris et lui avait fait faire une fellation : il lui avait fait boire du whisky ensuite « pour se désinfecter ».

Cet amateur de guitare et de piano, lecteur de livres de philosophie comme ceux de Platon, encourt aujourd’hui trente ans de réclusion criminelle pour son « meurtre ». La cour d’assises de la Loire-Atlantique rendra son arrêt vendredi.

GF (PressPepper) ©actu.fr

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