ALLER AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES N'EST PAS SYNONYME DE REVIREMENT... Ce n'est ni un abandon de la tournante de 2021 ni cel...
ALLER AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES N'EST PAS SYNONYME DE REVIREMENT...
Ce n'est ni un abandon de la tournante de 2021 ni celle de 2026. C'est une façon de réactualiser ce combat qui a perdu de son souffle dans les conditions actuelles... On ne peut pas défendre la Tournante en s'arc boutant sur des principes et en se cantonnant dans le microcosme politique comorien.
La pourriture générale et les contradictions de ce dernier ont fait la force d'Azali. Ce dernier a eu l'intelligence d'éloigner les comoriens du débat politique par la terreur, la corruption, des pressions diverses et la manipulation. Appeler au boycott, c'est servir la stratégie gagnante d'Azali de toujours tenir à l'écart les comoriens de la chose politique.
C'est un non sens stratégique pour des gens qui disent que leur force, c'est le peuple. A ceux qui parlent de revirement, je rappelle que ma conviction a toujours été que nous ne pouvons mettre fin au régime d'Azali Assoumani sans le concours déterminant des comoriens.
Cette équation a fait défaut dans notre combat contre Azali pour les raisons que je viens d'évoquer... Les réserves sur les choix antérieurs ont émises de façon intelligente et honnête.
Ce n'est pas parce que mes choix n'ont pas été retenus que j'ai quitté la maison. Je n'ai pas besoin de citer des noms, mais j'ai plaidé depuis toujours en coulisses pour des choix stratégiques qui prennent en compte la nature de l'adversaire.
Je n'ai jamais douté qu'Azali nous conduirait à la situation actuelle. Appeler aux élections pour moi n'est donc pas un revirement. Je suis et reste un opposant au régime d'Azali et je n'avalise rien. Azali va aux élections pour les gagner par la triche.
Epargnez-moi de la palissade. N'empêche que ces élections sont une bonne occasion pour se débarrasser d'Azali. Avec beaucoup d'imagination, d'intelligence et de détermination, nous pouvons créer à partir de cette élection qui n'est pas une élection référendaire un contexte qui échappe à Azali.
Le débat ne doit plus être confiné dans le microcosme pourri politique comorien; il doit être popularisé et concerner tous les comoriens. L'élection présidentielle est une opportunité pour faire descendre dans l'arène politique un acteur clé.
Les donneurs de mot d'ordre prônant le boycott ont tort de laisser en berne cet acteur de la situation: il ne doit pas être laissé dans l'indifférence du drame qui se noue dans le pays. Son rôle ne peut indéfiniment se réduire à celui de spectateur entre des cliques qui s'affrontent pour le pouvoir.
Les comoriens doivent danser et si certains pensent qu'ils ne sont pas à même de les faire danser, qu'ils laissent les autres essayer... Cette option ne peut être évacuée comme cela sous peine d'ouvrir un autre boulevard à Azali.
Par Ahmed Bourhane
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