Le 26 Novembre est pour tous les Comoriens un bien triste anniversaire, nous n'oublierons jamais en effet ce jour de l'année 1989...
Le 26 Novembre est pour tous les Comoriens un bien triste anniversaire, nous n'oublierons jamais en effet ce jour de l'année 1989, c'est à dire voici 29 ans, le Président Ahmed Abdallah était assassiné par Denard et ses sbires.
Nos compatriotes doivent savoir que quelque temps auparavant il avait décidé de dissoudre la Garde Présidentielle, de se séparer des mercenaires et d'expulser Denard.
J'étais personnellement impliqué dans toutes ces opérations qui visaient à rendre au pays sa dignité. Le Président savait les risques qu'il encourait, mais l'enjeu était tel à ses yeux qu’il avait osé l'équation de sa vie.
Effectivement l'Histoire aura donné raison au Président puisque Denard fut ensuite contraint de quitter le pays mais à quel prix hélas ! Ce ne fut d'ailleurs pas une affaire de tout repos et nos compatriotes doivent savoir le sens et la valeur de la patrie et de l'Etat qu'avait alors démontré le chef de l'Etat.
Mais cette journée au triste souvenir doit être pour nous l'occasion de nous souvenir que le Président Ali Soilih a été lui aussi assassiné le 29 Mai 1978 en pleine jeunesse. Ces deux tristes épisodes ne sont pas les seuls qui auront marqué notre Histoire.
Il y eut des coups d'État en grand nombre, des tentatives multiples et ce sont au final des moments que nous devons méditer alors que les Comores traverse des moments difficiles quand les crimes de corruption commis par les anciens présidents, Sambi et Ikilihou ont handicapé le pays à cause d'un pillage organisé voire systématique.
Si justement, notre Histoire a besoin que les criminels soient punis, elle a aussi le besoin que les anciens présidents soient honorés et que leurs combats soient reconnus. Qu'ils aient parfois été combattus, n'empêche pas que ceux là avaient le sens de l'État et la volonté d'agir pour le bien commun. C'est pourquoi nous devons ériger leur mémoire pour leur rendre hommage. Ils doivent se traduire par des symboles ou lieux de mémoires qui seront rapidement les fondements de notre patrimoine historique et renforceront l'unité nationale.
Notre pays a besoin d'une réconciliation de tous, pour ensemble relever les défis qui permettront à notre jeunesse d'aller vers l'avenir avec enthousiasme, les monuments historiques éclaireront notre passé et en le rappelant à la conscience de notre jeunesse, nous lui offrirons un avenir plus digne. Un peuple qui n'a pas de passé n'a pas d'avenir. Saisissons l'occasion du triste assassinat du Président Ahmed Abdallah Abderemane pour offrir au pays les fondements d'un nouvel élan et les sacrifices de ceux qui furent des héros méconnus ne seront pas restés vains.
Said HILALI
26 novembre 2018
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