Une chose est sure : la situation de quasi-instabilité que connaît notre pays «l ’Archipel des Comores » depuis 43 ans, est le résultat d...
Une chose est sure : la situation de quasi-instabilité que connaît notre pays «l’Archipel des Comores» depuis 43 ans, est le résultat d’une indépendance mal préparée, d’une politique néocoloniale vindicative qui n’a de buts que de nous faire plier devant sa volonté de nous ravir d’une partie de notre territoire national et surtout la succession au pouvoir de dirigeants politiques inconscients et irresponsables qui n’ont eu de cesse que de flatter leur égo et s’emplir pleins les poches.
L’occasion nous fut donnée, au mois de février dernier, de nous retrouver tous autour de la même table pour tirer les enseignements de cet échec; mais, hélas, une fois encore, cette opportunité fut gâchée.
Et loin d’avoir éveiller les consciences, apaiser les tensions, tirer les enseignements du passée, les assises nationales sont aujourd’hui exploitées pour servir d’alibi au démantèlement des institutions issues de la réconciliation nationale, à la transgression des principes démocratiques, des droits humains et des libertés, et au règlement de comptes personnels.
Et loin d’avoir éveiller les consciences, apaiser les tensions, tirer les enseignements du passée, les assises nationales sont aujourd’hui exploitées pour servir d’alibi au démantèlement des institutions issues de la réconciliation nationale, à la transgression des principes démocratiques, des droits humains et des libertés, et au règlement de comptes personnels.
Il en résulte chez nos concitoyens, une large majorité d’entre-deux, un sentiment de résignation, un dégoût de la politique - un comportement défaitiste - voire même de lâcheté – au point que nombreux sont ceux qui n’attendent que l’occasion pour tout plaquer et partir loin, très loin…
Comment sommes-nous arrivés à cette situation ?
Un maître mot explique cette situation : c’est le mot indifférence. L’indifférence, en effet, dont ont toujours fait preuve les Comoriens par rapport à la manière dont sont gérées les affaires de leur pays depuis 43 ans et la manière dont leurs droits sont garantis, protégés et respectés. Aujourd’hui, le Comorien a peur de dire ce qu’il ressent et ce qu’il pense et se console selon l’adage qui veut que « la main que l’on ne peut pas couper, il faut la baiser ».
Aujourd’hui, par exemple, sont encore nombreux ceux qui pensent qu’il faille éternellement rester redevable au gouvernement parce qu’il a fait rétablir l’électricité à la Ma-Mwe ou parce qu’il fait aménager quelques routes et pistes rurales. Autre exemple : nombreux sont ceux qui, de nos jours, ne savent pas qu’il est de leur bon droit d’être régulièrement informé de ce qui se passe dans leur pays et qui se complaisent d’entendre une seule voix dans les médias de l’Etat, celle du pouvoir uniquement.
Aujourd’hui, par exemple, sont encore nombreux ceux qui pensent qu’il faille éternellement rester redevable au gouvernement parce qu’il a fait rétablir l’électricité à la Ma-Mwe ou parce qu’il fait aménager quelques routes et pistes rurales. Autre exemple : nombreux sont ceux qui, de nos jours, ne savent pas qu’il est de leur bon droit d’être régulièrement informé de ce qui se passe dans leur pays et qui se complaisent d’entendre une seule voix dans les médias de l’Etat, celle du pouvoir uniquement.
Vous rendez-vous compte le nombre de nos concitoyens à qui le pouvoir a réussi à persuader que les conflits actuels sont justes des péripéties politiques entre deux acteurs politiques charismatiques, en l’occurrence Azali Assoumani et Ahmed Abdallah Sambi sans plus ? Eh bien non ! les enjeux sont autres et plus profonds qu’on y pense mais le peuple en est encore loin d’en avoir pris conscience.
Ali Soilihi est le seul dirigeant comorien qui, en son temps, avait su fixer un cap pour le pays et donner aux Comoriens une raison de lutter. Malheureusement, il est parti trop tôt sans avoir pu nous livrer tous ses enseignements. Son premier combat fut de lutter contre l’ignorance et l’analphabétisme afin de forger des citoyens avertis, responsables, capables de distinguer ses droits et ses devoir. Il fut suivi par celui de la décentralisation afin que les citoyens puissent participer activement à l’œuvre de construction nationale et de développement.
Et en troisième lieu, il engagea une lutte contre le «mila nantsi», à cause de ses dépenses ostentatoires, à l’origine de la dilapidation des deniers publics et des économies privées et donc à l’encouragement à la corruption et à la l’oisiveté. Quarante-deux ans après, tout comme il l’avait prédit, l’histoire est lui donne raison. Les Comoriens assistent impassibles à la décomposition de leur pays mais demeurent incapables de réagir faute de pouvoir réaliser que ce sont leurs enfants qui en subiront les conséquences.
Et en troisième lieu, il engagea une lutte contre le «mila nantsi», à cause de ses dépenses ostentatoires, à l’origine de la dilapidation des deniers publics et des économies privées et donc à l’encouragement à la corruption et à la l’oisiveté. Quarante-deux ans après, tout comme il l’avait prédit, l’histoire est lui donne raison. Les Comoriens assistent impassibles à la décomposition de leur pays mais demeurent incapables de réagir faute de pouvoir réaliser que ce sont leurs enfants qui en subiront les conséquences.
Alors quelle solution reste-t-il ?
Pour commencer, je ne crois pas que le seul credo de « faire des Comores un pays émergent en 2030 » soit en lui-même suffisant pour unir et dynamiser les Comoriens à cet effet, surtout si tout ceci se passe dans un climat de suspicion généralisée, d’épiement des populations, de privation des droits et des libertés, donc de tension permanente.
Je ne crois pas non plus que l’opposition, par son incapacité à faire son mea-culpa et à unir ses forces, soit porteuse d’espoir pour l’avenir bien que son combat actuel soit honorable et méritoire.
Dès lors, pourrait-on se demander si dans le bateau Comores, actuellement en perdition, il resterait un capitaine, ne serait-ce qu’un seul, capable de le mener à bon port ?
En effet, reste-t-il encore aujourd’hui dans notre pays, un homme, ne serait-ce qu’un seul, distingué pour son intégrité morale, réputé pour sa bravoure et son sens du devoir patriotique, incorruptible, non-inféodé aux puissances qui nous rôdent autour de nous, un homme au-dessus de tout soupçon, qui saurait mettre l’intérêt général au-dessus de l’intérêt personnel ou partisan, un homme juste, un défenseur du droit, pour qui nous serions à même de faire confiance et nous mobiliser autour de sa personne pour lancer la marche vers le redressement de notre pays à l’occasion des élections prochaines ? Est-ce que cet homme existe ? J’en doute fort. Mais, tel est le dilemme qui m’abrite et auquel je souhaite partager avec vous.
Le samedi 24 novembre 2018, je reviendrais en direct et par vidéo sur ce dilemme que j'espère susciter en vous des raisons valables pour qu'en fin nous puissions commencer à réfléchir autrement sans entrave à aucune liberté. Merci
Boina Hed
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