Depuis le 12 avril 2018, le gouvernement comorien dirigé par le président Azali Assoumani, ne cesse de transgresser la loi fondamentale e...
Depuis le 12 avril 2018, le gouvernement comorien dirigé par le président Azali Assoumani, ne cesse de transgresser la loi fondamentale et les textes qui régissent les institutions de l'Etat comorien.
Entouré de soi-disant juristes et assoiffé de manière instinctive de pouvoir, le président de la république comorienne continue à penser que tout acte au-delà de ses pouvoirs est un abus de pouvoir et impuni. Or, l'abus de l'autorité est puni par la loi. Aussi, certains actes commis par le chef de l'Etat sortent du cadre de l'abus de pouvoir et constituent une haute trahison. Celle-ci est sévèrement sanctionnée par la loi. Cependant, en l'occurrence, tout semble confus. C'est-à-dire la séparation des pouvoirs, pilier fondamentale de la démocratie, semble inexistante. Il est aussi difficile de distinguer les opposants du régime de la mouvance présidentielle.
Il est à rappeler que les actes impunis aujourd'hui, quels que soient leurs natures, seront jugés et punis demain. Les auteurs, toutes catégories confondues, répondront à une justice digne de son nom. Ceux qui défendent le pouvoir en place pour des raisons personnelles doivent savoir que le bien de notre pays repose uniquement sur une justice équitable. L’insécurité juridique, l’impartialité de la justice, le non-respect du peuple comorien par certains dépositaires de l’autorité publique, sont les principales causes de la pauvreté que traverse notre nation depuis 43 ans.
Au vu et au su de la justice des prétendus coupables sont détenus en lieu et place des coupables et des témoins. Je pense aux paroles publiques que personne ne peut nier tenues par un militaire « le président Azali m’a donné de l’argent pour massacrer des opposants », un ministre « je les ai vus descendre l’étage », un ancien député « j’ai été au courant de la préparation de cet acte », un avocat « le président Azali a un compte bancaire de 19 milliards à l’extérieur ».
Pour illustrer mes propos voici quelques exemples : des personnes seraient détenues pour avoir commandité ou participé à l’acte barbare qui a eu lieu le 30/07/2018 alors que des témoins irréfutables qui ont reconnu les auteurs n’ont pas été interpellés.
L’ancien président Sambi est détenu pour soupçon de détournement de deniers publics (citoyenneté économique). Un ancien ministre de l’intérieur, un ancien directeur de la sûreté et actuel député et l’ancien président Ikililou, soupçonnés de ce même chef d’accusation, sont libres comme l’air. Pour le président de la république soupçonné d’avoir détourné des milliards (un avocat et une commissaire au plan), il est protégé actuellement par son immunité.
13 milliards seraient volatilisés dans la société des hydrocarbures. Le dernier directeur de cette société d’Etat, membre actif du parti au pouvoir, a été appelé dans d’autres fonctions ministérielles sans aucune inquiétude. Pourtant, le ministre des finances, dans une interview, a affirmé la mauvaise santé financière de la société.
Si la loi était respectée, tout le monde serait égal devant elle comme le dispose le préambule de la constitution de 2001. Quelles actions légales et/ou légitimes pour les citoyens lésés et trahis ? On peut, dans ces cas, se constituer partie civile, organiser une pétition... Le moment venu, on peut aussi poursuivre l’actuel chef de l’Etat (si « les élections anticipées » se tiennent).
Par ISMAILA Mohamed
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