DÉCLARATION Par une déclaration commune le 6 novembre 2018, la France et les Comores, représentés respectivement par leur ministre de...
DÉCLARATION
Par une déclaration commune le 6 novembre 2018, la France et les Comores, représentés respectivement par leur ministre des affaires étrangères, ont exhibé leur accord pour l’expulsion des ressortissants comoriens de leur propre territoire, Mayotte, moyennant des aides sous toutes ses formes pour l’émergence du président Azali.
L’intégrité territoriale d’un pays souverain ne se négocie pas et ne se monnaie pas. Les frontières des Comores internationalement reconnues par le concert des Nations depuis le 6 juillet 1975 sont mises à mal par le gouvernement dictatorial du colonel putschiste Azali Assoumani du fait de cet accord scélérat.
Cet accord est une insulte à l’ensemble du peuple comorien qui tient à exprimer avec fierté du 43ème anniversaire de l’admission de son pays, composé de 4 îles, Mayotte, Anjouan, Mohéli et la Grande Comore à l’Organisation des Nations-Unies, le 12 novembre 1975.
Par cet accord considéré de trahison, le président Azali vient de brader le pays à la France. Les MAE déclarent : « La France et les Comores souhaitent travailler conjointement pour l’amélioration durable des conditions de vie et de sécurité des ressortissants de leurs deux pays, faciliter des migrations légales et maîtrisées, etc. ».
Le peuple comorien le refuse. Aucun président comorien, depuis l’indépendance des Comores, n’a osé franchir cette ligne rouge en dépit de la pauvreté qui sévit au pays. Azali et son gouvernement ont purement et simplement vendu notre nation.
Les Comores sont composées de quatre îles, ayant un seul et unique peuple. Mayotte est comorienne et le restera. Les comoriens qui y vivent sont bel et bien chez eux. Ils ne sont pas des étrangers. Les autorités françaises, qui s’imposent dans un territoire qui n’est pas le leur, n’ont pas à chasser comme des vulgaires malfrats ces hommes et femmes pour les renvoyer dans leurs îles d’origine. La France maintient illégalement sa présence à Mayotte en dépit des différentes résolutions des Nations Unies sur ce sujet.
La seule façon d’épargner des vies et de lutter contre les trafics d’êtres humains, c’est la suppression du visa Balladur. Pour traiter les causes profondes des migrations, il suffit que les comoriens de concert se battent pour que des investisseurs puissent venir, rassurés, aux Comores. Leur sécurité physique et la garantie pour la protection et la sécurisation de leurs biens sont des conditions sine qua non de faire débarquer des entrepreneurs dans notre pays.
Il faut, alors, de la stabilité politique dans l’unité et du développement de la démocratie, que toutes les voix discordantes puissent s’exprimer librement. Que la presse puisse travailler sans restriction ni contrainte. Que la justice soit réellement indépendante. Que l’exécutif laisse travailler le législatif sans pression ni d’arrosage. Pour que le comorien puisse rester vivre et travailler au pays il faut un Etat de droit respectueux des Droits des citoyens.
L’Union de l’Opposition Comorienne dénonce le comportement du président colonel consistant à trahir tout l’ensemble de la nation en signant l’accord de la capitulation devant la France impérialiste. Nous avons notre fierté, d’être une nation souveraine et libre. Nous ne vendons pas notre âme sous prétexte de recevoir des aides de la part de ce pays qui occupe illégalement le nôtre. La souveraineté des Comores est reconnue internationalement depuis le 12 novembre 1975 et ce malgré l’hostilité de la France exprimée ouvertement au sein de la commission de sécurité des nations -unies.
L’Union de l’Opposition comorienne considère que cette action du gouvernement a pour objet de recueillir de l’argent auprès de la France et de s’assurer de son soutien politique afin de financer l’aventure électorale projetée par le chef de l’Etat et de son gouvernement, laquelle est rejetée en bloc par les comoriens. L’échec cinglant de leur tentative d’organisation du référendum vomi par le peuple, le 30 juillet 2018, en est la preuve irréfutable.
Les Comores ont besoin aujourd’hui de la sérénité, du calme et de la sécurité. Le pays a besoin de tous ses enfants des 4 îles de se tenir par la main afin de réussir le pari constitutionnel promu par la loi fondamentale du 23 décembre 2001, à savoir le respect de la présidence tournante entre les îles.
L’Union de l’Opposition rejette tout processus électoral présidentiel en dehors de celui du 2021 et récuse l’accord avec la France sur la question relative à l’expulsion de Mayotte des ressortissants comoriens des autres îles.
L’Union de l’Opposition Comorienne réclame :
- le retour de l’île comorienne de Mayotte dans son giron naturel,
- la suppression du visa Balladur.
BOINA Youssouf Mohamed
Secrétaire général de l'Union de l'opposition comorienne en France (UOCF)
Paris, le 12 novembre 2018
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