Soilihi Ahamada Mlatamou, écrivain comorien installé à Bressuire (France) depuis 2017, publie son deuxième ouvrage. Une fiction basée sur...
Soilihi Ahamada Mlatamou, écrivain comorien installé à Bressuire (France) depuis 2017, publie son deuxième ouvrage. Une fiction basée sur des faits sociaux réels.
En s’attaquant à l’écriture de son deuxième roman « Les Chroniques du “ pays des Grands Fêtards ” », Soilihi Ahamada Mlatamou s’est fixé pour ambition de dresser un portrait de la société en général aux Comores et en particulier de l’île de la Grande Comore dont il est originaire.
Agé de 39 ans, l’écrivain, installé à Bressuire depuis 2017 où il est bénévole au centre socioculturel, a une formation d’historien à l’université de Tananarive (Madagascar). Il y a obtenu sa maîtrise avec option sciences de la documentation, archivistique et muséologie.
Médiathécaire à l’Alliance française de Moroni pendant cinq ans, il a enseigné en même temps l’histoire et la géographie dans des établissements privés.
Le poids des traditions En 2015, il publie son premier roman « Le Deuil » paru aux éditions Cœlacanthe. Inspiré par la tragédie de la catastrophe aérienne du vol 626 Yemenia qui a coûté la vie à 152 personnes au large des Comores en juin 2009, l’écrivain brode sa fiction autour de faits réels.
Un processus qu’il réitère pour son deuxième roman. « J’ai voulu expliquer le poids des traditions et des coutumes sur le quotidien des gens et en particulier de leur impact sur la condition des femmes comoriennes. Celles-ci sont le plus souvent jugées sans considération », explique Soilihi Ahamada Mlatamou.
Dans son livre, il s’en prend plus particulièrement au statut de ce qu’il nomme les « notables ». « Aux Comores, un notable est une personne qui a accompli son grand mariage, c’est-à-dire un mariage avec beaucoup d’argent. Cela lui donne le droit d’être juge, avocat et porte-parole du village », affirme l’écrivain comorien.
Le roman dénonce également « ceux qui instrumentalisent et détournent la religion islamique pour arriver à leurs propres fins mais aussi ceux qui cherchent les honneurs et les privilèges à travers la politique ».
Le titre de son deuxième roman est venu à Soilihi Ahamada Mlatamou lorsqu’en 2013 il a entrepris de faire le tour à pied de l’île de la Grande Comore. « Cela m’a pris une semaine et à chaque village traversé, j’ai observé de nombreuses fêtes de mariage. La vie est rythmée par ces fêtes. »
Aujourd’hui, il déclare ne pas avoir peur de dénoncer les travers de la société comorienne. « J’imagine la réaction des gens mais pour moi c’est un devoir d’avertir et de dire aux jeunes générations que les traditions et les coutumes ne font pas tout. »
« Les Chroniques du “ pays des Grands Fêtards ” », aux éditions Edilivre. Prix 13 €. Dédicace samedi 23 novembre à 17 h au centre socioculturel de Bressuire. Disponible en commande à la librairie Le Fréneau.
À savoir:
Bénévole au centre socioculturel depuis son arrivée à Bressuire en 2017, Soilihi Ahamada Mlatamou anime des ateliers d’apprentissage du français par le jeu. Egalement membre du conseil citoyen, il s’est lancé récemment avec Michel Lassalle dans un projet sur l’interculturalité afin de favoriser le vivre-ensemble entre les différentes communautés mais aussi éviter les stéréotypes et les préjugés.
Journaliste, rédaction de Bressuire © La Nouvelle République
COMMENTAIRES