COMMÉMORATION DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE : DISCOURS DE SON EXCELLENCE M. DJOUMOI SAID ABDALLAH, SECRÉTAIRE D’ÉTAT EN CHARGE DE LA C...
COMMÉMORATION DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE : DISCOURS DE SON EXCELLENCE M. DJOUMOI SAID ABDALLAH, SECRÉTAIRE D’ÉTAT EN CHARGE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
- Madame l'Ambassadrice de France,
- Monsieur le Préfet,
- Monsieur le Maire,
- Mesdames et Messieurs les Officiers, Sous-officiers, et Soldats,
- Mesdames et Messieurs les Présidents des associations anciens combattants,
- Messieurs les Vétérans, Anciens Combattants,
- Mesdames et Messieurs,
Assalamanlaikoum !
C’est, pour moi, un honneur et un plaisir, de m’adresser à vous aujourd’hui, à l’occasion de la célébration du centenaire de la Grande Guerre. En ce jour du 11 novembre 2018, on commémore, partout en France, les 100 ans de l'armistice, scellée le 11 novembre 1918.
Il s’agit, d’abord et avant tout, de rendre hommage aux tirailleurs qui ont enduré de grandes souffrances ou ont sacrifié leur vie, loin de leur terre natale, loin de leurs famille et proches, pour défendre la démocratie et liberté.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
J’ai, tout d’abord, une pensée très émue pour tous ces soldats, de France et d’ailleurs, morts sur le champ de bataille. Ils méritent tout notre respect et notre reconnaissance.
Parmi ces valeureux soldats, nous comptions entre 1100 et 1300 jeunes, venus des Comores, et partis au front, en France.
Leur engagement pourrait paraître modeste, par rapport à l’énormité des unités engagées, dans les troupes des anciennes colonies françaises. Mais, en 1916, l’Archipel des Comores comptait seulement 125 000 habitants.
La Mobilisation d’hommes dont l’activité économique faisait vivre leur famille au profit d’une guerre qui semblait si lointaine en Europe, était certainement un choc.
En effet, arrachés à leurs villages à plus de 9000km de Paris, ces jeunes futurs «guerriers» dont l’âge moyen était 17 ans, vont vivre, durant des mois, les épreuves terribles de la guerre, aux côtés de millions d’autres jeunes gens mobilisés comme eux.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Les premiers contingents de jeunes comoriens arrivent à Marseille, puis sont acheminés à Fréjus, et à saint Rafaël, dans le Var, en juin 1916.
C’est sous la dénomination de «bataillon de tirailleurs somali» ou de« bataillons de tirailleurs dits malgaches ou sénégalais», qu’ils seront acheminés au front.
Le haut commandement,à de nombreuses reprises, estime, je cite : «les Comoriens se montrent fidèles. Ils veulent ressembler aux poilus…, et s'entendent très bien avec les Somalis d'origine, dont ils partagent la foi religieuse…».
Les qualités d’esprit de nos soldats, à travers leur volonté, leur bravoure et leur tempérament énergique, ont, durant des combats héroïques aux côtés de leurs frères d’armes, permis d’enlever une position tenue par l’ennemi Allemand.
Mais le quotidien, c’est aussi l’hôpital pour les blessés et les malades, et très souvent, la mort, dans la boue et sans aucune sépulture.
Ces jeunes gens, enchevêtrés dans de combats que nul d’entre eux n’aurait pu imaginer, même dans les cauchemars les plus fous, ont été vaillants et méritants, dans le feu impitoyable des combats.
Au cours de cette guerre cruelle, « les comoriens se battront vaillamment aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains, mais aussi ceux venus d’Afrique, et d’ailleurs, pour la France. Au sein de ce Bataillon Somali, à Douaumont, les Comoriens ont livré bataille sur les fronts, de l’Oise, de l’Aisne et de la Vesle, comme au sein du 12ème Bataillon malgache, bataillon glorieux qui est plusieurs fois cité lors de la Grande Guerre.
Les combats du 20 août 1918 à Ourscamp, lors de l’offensive alliée décisive, et ceux de la dure bataille d’Arrêt du Mont de Choisy à Cuts, du 30 mai au 2 juin 1918, sont là pour en témoigner.
Commémoration du centenaire de l'armistice aux Comores pic.twitter.com/Y0dDaHJUIE— HabarizaComores.com (@HabarizaComores) 11 novembre 2018
Mesdames et Messieurs,
Ce que l’on sait, c’est qu’ils avaient su montrer trois qualités essentielles, nécessaires pour affronter cette guerre meurtrière : l’exemplarité dans les combats, le courage et le dévouement, la vaillance aux combats. La majorité d’entre eux y ont laissé la vie, d’autres en sont sortis infirmes.
Je tiens, au nom du Gouvernement comorien, à leur rendre ici un vibrant hommage, pour le courage et la ténacité dont ils ont fait preuve, durant cette Première guerre mondiale.
Mme l’Ambassadrice de France,
Mesdames et Messieurs,
En rendant hommage, Madame l’Ambassadrice de France, aux soldats comoriens, ici aux Comores, c’est la dignité et le sacrifice de ces hommes que l’Etat français reconnaît enfin. Au cours de ce centenaire, deux communes françaises en Picardie, la commune de Cuts et celle d’Ourscamps, et deux établissements scolaires français de Picardie, en partenariat avec la diaspora comorienne (un lycée et un collège) ont rendu de brillants hommages à ces soldats tombés pour la défense de leur territoire.
Comme vous le constatez, l’Union des Comores et la France partagent une longue histoire commune, faite de bonheur et de souffrance. Quand l’une a besoin de soutien et d’assistance, l’autre n’est jamais loin.
Entre les deux pays, la coopération est essentielle et hautement indispensable. Le nombre important, de franco-comoriens, est là pour témoigner de la force et de la densité de cette relation séculaire.
En s’engageant dans la guerre, aux côtés des soldats français, les Comoriens défendaient, certes, le peuple français pour sa libération, mais aussi la justice, le droit et la paix, ces valeurs que la France continue d’incarner encore aujourd’hui.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Nous vivons aujourd’hui, à une époque où la paix est fortement menacée. Il nous faut rester vigilant, face à la montée de toutes les formes d’extrémismes et de radicalismes qui menacent nos valeurs démocratiques.
Aujourd’hui plus qu’hier, nous devons unir nos forces pour éviter de revivre de nouvelles tragédies mondiales ou régionales.
C’est pour cela que le Président de la République, Son Excellence Monsieur Azali Assoumani, ne ménage aucun effort pour la paix et la stabilité de l’Union des Comores. La Vision de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030 est un idéal possible et réalisable, avec le soutien de tous.
Dans cette démarche, l’union des Comores compte sur l’accompagnement de la France, en vue de propulser le développement, aider nos jeunes à se construire et les accompagner dans leur devenir. Je ne puis conclure mon propos sans renouveler l’hommage du peuple et du Gouvernement de l’Union des Comores à tous ceux qui ont donné leur vie pour que vivent la paix, la liberté et la justice.
Vive la coopération entre l’Union des Comores et la France !
Je vous remercie.
©Ministère des AE
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