Un mandat d'arrêt international a été émis en septembre dernier contre l' ancien vice-président Ahmed Saïd Djaffar pour attentat ...
Un mandat d'arrêt international a été émis en septembre dernier contre l' ancien vice-président Ahmed Saïd Djaffar pour attentat et complot contre l'autorité de l'Etat.
Elu en 2016 sur le ticket du président Azali, il s'était retourné contre lui six semaines avant un référendum constitutionnel, l’accusant de préparer un régime dictatorial. La nouvelle Constitution, adoptée depuis, prévoyait la disparition des postes de vice-président.
Le mandat d'arrêt international a été émis quatre jours après qu'il a quitté le pays.
Rendu officiellement à la vie civile depuis le 28 août dernier, l'ancien vice-président Djaffar, parfaitement libre de ses mouvements, s'est envolé pour la Tanzanie lundi 3 septembre. Mais son frère figure parmi les cinq inculpés pour complot et attentat à la sûreté de l'Etat.
Aujourd'hui, le président de la fédération des consommateurs comoriens a publié un post facebook, où on voit un Djaffar beaucoup maigri.
Ci-dessous le texte de Said Mchangama
« J'ai reçu avec plaisir à mon hôtel, la visite du juge Djaffar Ahmed Said, ancien vice-président de l'Union selon la constitution censée être en cours actuellement, quoique pas à Anjouan, où on me dit que des Commissaires viennent d'être nommés par l'Administrateur conformément à aucune constitution.
On a bien sûr parlé de l'actualité du pays. J'ai écouté l'homme de droit exprimer son effarement face au piétinement des lois. Dans ses propos, j' ai compris qu'il s'interroge toujours s'il a été aveugle sur la nature et les objectifs du président Azali ou si son ancien ami a changé une fois le pouvoir reconquis.
Je l'ai trouvé en forme et bien informé. Mieux que moi concernant les changements climatiques des cabinets ministériels et des administrations. Il est perplexe quant à la volonté du gouvernement d'intenter aux détenus accusés de tentative de coup d'état, un "procès au dossier vide".
Il me parle de l'amitié de nos deux pères; de quand le mien lui donnait des bonbons dans la boutique à Badjanani. Vu notre différence d'âge, je devais être à l'autre bout du monde. Mais c'est une façon pudique de diluer l'émotion pour enchaîner sur les souffrances subies par sa famille. Il parle des enfants qui préparent l'un le bac et l'autre le BEPC.
Il revient à la politique. La voix retrouve la fermeté de l'homme politique convaincu de la doiture de ses positions. Celui qui a quand même osé exprimer son désaccord publiquement à son chef et fait fi des arrangements qu'on pouvait lui proposer, dénonce la fuite en avant dans l'illégalité pour une ambition personnelle qui, selon lui, anéantit la confiance accumulée par le respect de la tournante.
Il s'habitue à Dar. Il est friand des zikoko za ntrede que lui envoie sa femme.
Le juge a découvert les vicissitudes, la haine, et la lâcheté dans la vie politique. Et aussi des amis qui ne se cachent pas pour lui manifester leur amitié. J'ai vu un homme muri dans l'adversité.»
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