ANJOUAN : De quelle fraternité s'agit-il ?
La tragédie de l'insurrection à Mutsamudu du 15 octobre 2018, suivie par la terreur abattue sur la ville avec les fouilles et les arrestations musclées, a accentué les divisions au sein de la capitale d'Anjouan, mais aussi à travers toute l'île.
Plus que jamais on dénombre une poignée d'arrivistes inféodés au président dictateur, et recourant à toutes les bassesses et trahisons, de la délation aux dénonciations, face à la majorité de la population révoltée par un pouvoir brutal, barbare et complètement illégal.
Ces personnes crient au scandale quand elles sont dénoncées ou insultées dans les réseaux sociaux et invoquent la fraternité et l'entente qui doivent unir les Mutsamudiens entre eux ou les Anjouanais entre eux.
Mais ce qu'elles oublient de dire c'est que le pouvoir et ses affidés utilisent l'appareil répressif de l'État tandis que les autres n'ont que les mots pour se défendre.
De quelle fraternité parle t-on ? Peut-il y avoir de fraternité sans justice, sans respect de l'égalité et de l'équité ?
Là où il y a injustice, il ne peut y avoir d'entente: imaginez tout simplement une fratrie dans laquelle un frère ou une sœur se comporte en tyran, maltraite, humilie, bafoue, écrase les autres, sans raison, que peut-il espérer comme sentiment de la part de ses frères et sœurs sinon, la haine ?
Alors certes, Mutsamudu est une grande famille mais elle ne peut être unie et forte que dans le droit et la justice et les éléments dangereux, la gangrène doit y être extirpée.
Même l'Islam fustige « Udhuluma », alors comment des vrais musulmans peuvent-ils dormir en soutenant un pouvoir de Udhuluma ?
Aujourd'hui, il ne s'agit pas de n'importe quel pouvoir politique, coupable de mauvaise gestion ou autre comme on en a déjà vu dans le passé, que chacun peut choisir de soutenir ou de ne pas soutenir, mais c'est une véritable dictature qui a confisqué toutes les libertés démocratiques, tue et emprisonne au mépris de la loi et s'affranchit de toute légalité pour s'approprier le pays, surtout Anjouan et se servir à vie.
Aujourd'hui, il le ne s'agit pas de n'importe quel pouvoir un peu chauvin qui favorise un peu trop la Grande-Comore, Komor ou Ngazidja et Moroni, mais c'est un pouvoir foncièrement anti-anjouanais, convaincu qu'il faut écraser Anjouan jusqu'à ce qu'elle ne se relève plus : un anti-anjouanisme qui se mesure dans toutes les sphères : pas d’hôpitaux à Anjouan, pas de port à Anjouan, ni bourses, ni partage équitable de l'aide... tout, tout pour Ngazidja et il faut tuer ce qui existe déjà à Anjouan.
Donc, quand certains chantres de l'émergence chantent en faisant miroiter la construction d'un port à Moroni etc. ne se rendent-ils pas compte qu’ils condamnent le port de Mutsamudu, le poumon économique d'Anjouan ?
C'est comme quand le caméléon Abdallah Mohamed dit qu'il accepte de remplacer Salami par amour pour Anjouan : de qui se moque-t-il, lui qui avait été déjà infiltré par l’ancien président Taki au sein du mouvement anjouanais pour le miner et le détruire de l’intérieur, qui a goûté à tous les râteliers avant de s'infiltrer au sein du gouvernorat d'Anjouan.
C'est cette poignée d'arrivistes et d'opportunistes sans foi ni loi, qui font le plus mal à Anjouan, en accompagnant et guidant le dictateur dans ses basses œuvres à Anjouan, mais tout a une fin, comme on le sait et un jour pas très lointain, ils seront balayés et jetés à la poubelle de l'histoire avec leur petit dictateur...
A bas la dictature d’Azali !
Vive Anjouan dans la plénitude de ses prérogatives !
Vive l’État souverain d’Anjouan !
La voix des Anjouanais en colère,
Anli Yachourtu JAFFAR
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