Le président Azali Assoumani à Mutsamudu sur l'île d'Anjouan, le 23 octobre 2018, après que les forces comoriennes ont repris le c...
Le président Azali Assoumani à Mutsamudu sur l'île d'Anjouan, le 23 octobre 2018, après que les forces comoriennes ont repris le contrôle de la médina. © YOUSSOUF IBRAHIM / AFP |
Le gouverneur d'Anjouan placé sous mandat de dépôt
Certains des civils armés qui s’étaient retranchés dans la médina de Mutsamudu à Anjouan se trouvent désormais sur l'île de Mayotte et, selon le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner, ils demandent l'asile politique.
Selon le porte-parole de la mouvance présidentielle, Salami Abdou, gouverneur de l'île, avait demandé à la France via la préfecture de Mayotte à pouvoir s'y exiler. Une demande rejetée qui l'a contraint à se rendre aux autorités comoriennes au début de la semaine. Il a été placé vendredi sous mandat de dépôt pour « participation à un mouvement insurrectionnel ».
Selon l'acte d'accusation, il est poursuivi pour « atteinte à l'unité nationale, participation à un mouvement insurrectionnel, complicité de meurtre, rébellion, port illégal d'arme et trouble à la sécurité publique ». Depuis le 21 octobre, il était assigné à résidence. Salami Abdou sera jugé par la Cour de sûreté de l'Etat.
Adversaire déclaré du président Azali Assoumani, Abdou Salami Abdou avait pris position contre la réforme constitutionnelle du chef de l'Etat, adoptée le 30 juillet lors d'un référendum boycotté par l'opposition.
« Il n'y a pas de raison qu'ils bénéficient d'un asile politique »
Depuis une semaine, l'île de Mayotte, à 70 kilomètres des côtes d'Anjouan, a vu arriver certains des insurgés qui s'étaient retranchés dans la médina de Mutsamudu. La France a annoncé qu'ils s'étaient présentés à la police et qu'ils demandaient l'asile politique.
Mais Moroni ne l'entend pas de cette oreille. Pour être réfugié politique, il faudrait qu'une menace plane à l'encontre de ces rebelles armés. Or ce n'est pas le cas, assure Mohamed Daoudou, le ministre de l'Intérieur.
« Je pense que c'est une bonne chose que ces insurgés soient aux mains de la gendarmerie française parce que d'habitude, les gens qui traversent, qui vont à Mayotte, s'évaporent dans la nature on ne sait même pas où, a déclaré le ministre. Ils ne sont pas menacés ici. Ils n'ont rien à craindre à partir du moment où il y a un protocole d'accord qui dit que ces insurgés doivent rendre les armes et on leur offre l'impunité. Le protocole reste valable jusqu'à maintenant. S'ils rendent les armes, le protocole va être appliqué donc je pense qu'il n'y a pas de raison qu'ils bénéficient d'un asile politique. Ils ne sont pas partis à Mayotte avec les armes, ses armes sont ici donc il faudrait qu'ils reviennent nous montrer où elles se trouvent et le protocole sera appliqué. Il n'y a pas de soucis là-dessus. »
Vendredi, l'armée continuait à patrouiller à Anjouan où le calme est revenu. ©RFI - titre©la rédaction
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