La conférence de presse du ministre de l’intérieur, donnée ce dimanche après-midi, ne laisse aucun doute quant à l’origine et le but de l...
La conférence de presse du ministre de l’intérieur, donnée ce dimanche après-midi, ne laisse aucun doute quant à l’origine et le but de l’insurrection qui a secoué la capitale anjouanaise du 15 au 10 octobre.
Le fervent opposant au régime azaliste, le gouverneur Salami est aux arrêts, en surveillance à son domicile. Plusieurs membres de son équipe sont aux mains de la gendarmerie. Ils sont tous accusés par le ministre de l’intérieur, chose devenue habituelle dans un pays où ce sont d’abord les politiques qui accusent, arrêtent et parfois jugent avant les juges. Ici le politique est polyvalent et le juge juste injuste.
Pour le cas du Dr Salami, c’est dès la première prise de parole du ministre de l’intérieur, soit quelques heures après le début de l’insurrection, qu’il l’a nommément désigné comme le responsable de ce que le régime appelle un « acte terroriste ». Ah! Le terrorisme. Ce nouveau mot magique que les terroristes du verbe utilisent sans modération.
Eh oui! Salami serait un terroriste. Et pour cause, le gouverneur aurait à plusieurs reprises appelé les Anjouanais à ne pas accepter les « actes dictatoriaux », notamment les dispositions du référendum du 30 juillet que le chef de l’exécutif d’Anjouan considère illégal. Cette nouvelle constitution qui prévoit notamment l’arrêt du cycle de « la tournante » qui accordait à l’île d’Anjouan l’exclusivité des candidats pour le mandat de président de l’Union des Comores lors d’une élection prévue en 2021, conformément à la constitution de 2001 issue des accords de Fomboni. On attribue même à Salami, d’avoir carrément tenu, selon le ministre de l’éducation, un discours d’appel à la guerre, à partir de la grande mosquée de Mutsamudu.
Mais tout cela n’en est rien. Salami nie toutes accusations, preuves à l’appui. Mais peu importe... Oui tout semble monté de toutes pièces pour justifier l’arrestation du dernier rempart contre le rouleau compresseur lancé par le Dictateur de Mitsoudjé et destiné à écraser tous ceux qui potentiellement constitueraient une menace pour son projet infernal. Et pour faire tomber la dernière digue, il fallait une opération d’envergure. Ils l’ont trouvé. Ils l’ont montée et exécutée. Ils y ont mis les moyens jusqu’à faire venir un expert international déguisé en conseiller technique du ministre de l’intérieur. Suivez mon regard! Ils y ont sacrifié trois âmes et une équipe de mutilés.
Oh! J’entends d’ici le scepticisme de certains et le déni des partisans au régime. Ceux-là mêmes qui depuis le déclenchement de l’affaire de la citoyenneté économique pour enfermer Sambi et Sidi, de l’affaire des clous pour clouer en tôle les rares mohéliens susceptibles de ne pas suivre l’imbécile de l’île, de la vraie fausse tentative d’assassinat du vice-dictateur d’Anjouan pour diminuer le parti Juwa, de l’imaginaire tentative de coup d’état pour faire fuir le vice-président Djaffar, du sacrifice d’un gendarme dans l’affaire de la « cheville de la main » pour renvoyer Barwane et Mmadali au Magobani jusqu’à cette semaine l’insurrection de Mutsamudu pour en finir avec Salami, refusent toujours l’évidence.
« Allez-vous en avec votre mythe du complot » nous disent-ils. Et s’ils avaient raison!
Que pour attenter à la vie du président on aurait vraiment déversé un kilo de clous sur le tarmac de l’aéroport de Fomboni en plein journée. Que pour tuer le Vice-dictateur Anjouanais on aurait tiré plus de dix balles uniquement dans les roues arrières de sa voiture. Que pour perturber le déroulement du scrutin référendaire, la parti Juwa aurait eu l'idée géniale d’attaquer le bureau de vote juste à côté de son siège principal.
Que pour réaliser un coup d’état militaire le choix serait de confier la mission à un écrivain et un avocat. Non messieurs les sceptiques, nous ne sommes pas dans le complotisme. Vous êtes dans le déni.
Un déni qui terrorise, emprisonne, mutile et tue. Oui vous êtes dans un déni qui porte une lourde responsabilité.
Vous êtes complices d’un drame historique, peut-être le plus grave de l’histoire des Comores. Une histoire qui retiendra vos noms sur sa page la plus sombre.
W S
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