Le ravisseur présumé de Rifki, dans une voiture de police à Libourne (Gironde), le 16 août 2015 / © Maxpp - PQR - F. Cottereau France -...
Le ravisseur présumé de Rifki, dans une voiture de police à Libourne (Gironde), le 16 août 2015 / © Maxpp - PQR - F. Cottereau |
France - Le plan alerte enlèvement avait cette fois encore fonctionné: un homme de 27 ans accusé du rapt, en août 2015 à Rennes, d'un garçon de 4 ans, avait été retrouvé indemne le lendemain. Son ravisseur présumé sera jugé à partir de mercredi devant les assises d'Ille-et-Vilaine.
Déclenchée le 16 août 2015, l'alerte enlèvement avait permis de retrouver l'enfant sain et sauf le lendemain de sa disparition, dans un TGV à Libourne (Gironde) en compagnie de son kidnappeur.
L'accusé, Ahamed Ansuifoudine, dont le procès s'ouvrira mercredi est jugé pour "enlèvement", "séquestration" et "agression sexuelle". Il encourt ainsi jusqu'à 30 ans de prison.
Le verdict est attendu vendredi.
Parties civiles au procès, "les parents de l'enfant espèrent une condamnation, et avoir le récit plein et entier de ce qui s'est passé. Jusqu'à présent, ce ne sont que des choses qui ont été reconnues a minima", a indiqué leur avocat Olivier Chauvel.
"Ils veulent aussi, de cette manière, apporter un soutien au petit", a ajouté leur représentant qui n'exclut pas que la cour accède à une demande de huis clos de la famille.
"Ils veulent aussi, de cette manière, apporter un soutien au petit", a ajouté leur représentant qui n'exclut pas que la cour accède à une demande de huis clos de la famille.
Il disparaît le 15 août 2015
Le garçonnet avait disparu l'après-midi du 15 août 2015. Il était parti "acheter des boissons" avec un homme que sa mère et son oncle ne connaissaient que depuis quelques jours et qu'ils hébergeaient.
Après avoir tenté en vain de les retrouver par eux-mêmes, la famille avait signalé la disparition de l'enfant le soir au commissariat de Rennes. Une "alerte enlèvement" avait été lancée le lendemain matin au niveau national.
Le mineur avait été retrouvé dans un TGV avec son ravisseur grâce à une voyageuse, prévenue de l'alerte enlèvement. Son signalement avait permis à la gendarmerie de Libourne d'intervenir, de prendre en charge l'enfant et d'interpeller le suspect.
Entendu par les enquêteurs, l'homme avait reconnu avoir une fois, commis des attouchements sur le garçonnet d'origine comorienne dans les jours précédant l'enlèvement.
Entendu par les enquêteurs, l'homme avait reconnu avoir une fois, commis des attouchements sur le garçonnet d'origine comorienne dans les jours précédant l'enlèvement.
L'enfant n'avait, lui, évoqué aucune violence qui aurait pu être commise par l'accusé.
Récidiviste présumé
Au moment des faits, l'accusé était déjà sous le coup de poursuites pour avoir agressé sexuellement un mineur de 15 ans en juin 2015. Il a été condamné à six mois ferme en janvier 2016 à Rennes.
Originaire de Mayotte, âgé de 24 ans et sans emploi, Ansuifoudine s'était installé en métropole au printemps 2015.
Durant l'enquête, il avait fait des déclarations confuses. Concernant l'enlèvement, il avait prétendu s'être éloigné avec l'enfant "pour trouver de la nourriture et être revenu près de deux heures plus tard place de la mairie" à Rennes, avait indiqué le parquet.
Famille, enquêteurs, experts psychologues s'exprimeront à partir de mercredi à la barre. "Dans cette affaire, il y a très peu de témoins directs", souligne Me Chauvel. Selon l'avocate rennaise de l'accusé Me Delphine Caro, la "personnalité fragile" de l'accusé sera l'une des pierres angulaires du procès.
"Ce qui est certain, c'est que ses fragilités, son immaturité et sa personnalité atypique seront abordées", a indiqué son conseil qui espère que la cour pourra prendre "en considération cette personnalité immature".
L'association "La Voix de l'enfant", qui milite pour l'écoute et la défense des enfants en détresse, est aussi partie civile et veut "poser la question de la récidive".
Elle demande que dans la prochaine réforme de la justice, "il y ait systématiquement une injonction de soins et un suivi socio-médico-judiciaire", souligne sa présidente Martine Brousse.
"Il faut que notre société s'interroge sur la prise en charge des auteurs d'atteintes sexuelles", estime Mme Brousse.
Par S.Salliou France3 (avec AFP)
Par S.Salliou France3 (avec AFP)
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