COMMUNIQUÉ DU MOUVEMENT Badili Comores Depuis la nuit du 14 octobre, l’île d’Anjouan est plongée dans une situation d’insurrection co...
COMMUNIQUÉ DU MOUVEMENT Badili Comores
Depuis la nuit du 14 octobre, l’île d’Anjouan est plongée dans une situation d’insurrection contre le pouvoir de l’Etat incarné par le Président Azali Assoumani. La Ville de Mutsamudu en particulier vit au rythme d’échanges de balles entre l’Armée nationale et des civils armés avec comme conséquences, 2 morts et 4 blessés, selon les sources de l’Etat, et plusieurs morts et blessés selon d’autres sources.
D’une crise politique manifestée par le non-respect de l’Etat de droit, à travers la violation des libertés et des droits humains, le non-respect des institutions et des règles démocratiques, une mascarade de referendum, le sentiment d’une Justice manipulée et utilisée contre les opposants politiques, nous sommes arrivés à une confrontation armée.
Ceci est d’abord la conséquence de l’entêtement du Chef de l’Etat à poursuivre sa marche vers l’instauration d’un pouvoir personnel, autoritaire et sans partage, quel qu’en soit le prix à payer pour le pays. Les appels de la Communauté internationale à l’apaisement et au dialogue ne l’ont pas fait reculer. Ceci a donné à certains, à tort, le sentiment que les armes à feu sont le seul rempart contre le risque d’instauration d’une dictature dans notre pays.
Le Mouvement Badili Comores n’a eu de cesse de dénoncer la dérive dangereuse du Président Azali et de son gouvernement. Il a à maintes reprises mis en garde les forces de l’Opposition contre l’utilisation des moyens non démocratiques dans le combat contre le régime d’Azali, afin d’éviter au Pays, de sombrer dans une crise encore plus grave que celle que nous vivons.
Les seules armes pertinentes en politique restent le « verbe » et le «bulletin ». Par conséquent, le Mouvement Badili Comores exprime sa désapprobation de l’utilisation des armes à feu comme moyen de s’opposer au pouvoir politique.
Face à la situation actuelle, le Mouvement Badili Comores appelle à un cessez-le-feu immédiat et à l’organisation, sous l’égide l’Union Africaine, d’un dialogue inclusif et sincère, qui intègrera toutes les forces vives de la Nations, bien au-delà de la Majorité présidentielle et l’Union de L’opposition.
Ce dialogue doit permettre de créer une situation d’apaisement dans l’immédiat, et dans le moyen terme, d’entreprendre les réformes structurelles requises pour enraciner la démocratie, l’Etat de droit, le respect des droits humains et des libertés. Il doit poser les mécanismes rigoureux pour enrayer la corruption généralisée qui gangrène le pays et qui constitue le véritable moteur de la violence politique.
C’est seulement de cette manière que l’on évitera au pays ces crises cycliques qui anéantissent les possibilités de progrès. Le Mouvement Badili Comores, dans ses « propositions de sortie de crise » formulées le 15 septembre dernier, a émis plusieurs pistes qu’il continuera à défendre lors du prochain dialogue inter-comorien. Le Pays doit sortir rapidement de cet impasse qui ruine et paralyse le pays.
Pour le bureau Politique, le 17 octobre 2018.
Le VP Ahmadou MZE SOILIHI
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