Les Comores font partie intégrante des pays ayant l’usage en commun le français en partage. Effectivement, il importe de souligner dès l’...
Les Comores font partie intégrante des pays ayant l’usage en commun le français en partage. Effectivement, il importe de souligner dès l’abord ce point cardinal que nous sommes des locuteurs francophones. Certes, la langue française ne doit pas être considérée a priori comme une langue véhiculaire ou vernaculaire aux Comores pour des multiples raisons que l’on pourrait les sérier dans les prochaines éditions.
Sur ces entrefaites, il convient donc de souligner que les quatre îles des Comores possèdent de façon harmonieuse une langue maternelle commune et celle-ci se comprend d’une île à une autre, malgré certaines interférences linguistiques, des accents régionaux, voire de variabilités sociolinguistiques.
Sur ces entrefaites, il convient donc de souligner que les quatre îles des Comores possèdent de façon harmonieuse une langue maternelle commune et celle-ci se comprend d’une île à une autre, malgré certaines interférences linguistiques, des accents régionaux, voire de variabilités sociolinguistiques.
En principe, il y a lieu de spécifier ici que la communication entre les îles ne se fait pas en français mais en langue comorienne ; mais ce qui importe ce que la langue de Molière devient inexorablement une langue seconde aux Comores. Dans cette optique, il est donc tout à fait essentiel de mettre à plat la différenciation conceptuelle entre le français langue seconde (FLS) et le français langue étrangère (FLE) afin qu’on puisse dissiper cette confusion. A sa suite, on peut approcher un concept définitoire du Français langue étrangère sous trois volets:
- - critère politique : le FLS est une langue qui a dans le pays un statut particulier que n’aurait pas une langue étrangère ; il est par exemple langue officielle dans la plupart des anciennes colonies françaises : Comores par exemple.
- - critère sociolinguistique : il accomplit des fonctions importantes, langue utilisée souvent dans l’administration, les médias, les journaux, c’est le cas de figure surtout dans notre pays les Comores.
- - critère pédagogique : il est souvent la langue de l’école c’est-à dire la langue de l’enseignement, de la scolarisation et sert de médium à d’autres apprentissages, ce que ne fait pas une langue étrangère, qui est objet d’apprentissage.
Par ailleurs, il est bon de noter que la décision de Ministère des Affaires Etrangères de supprimer la notion de la « Francophonie » pose une certaine problématique ambiguë. Certes, la Francophonie est une Institution politique, et l’on peut adhérer ou pas. Néanmoins, la langue comorienne manque de décodage, et la calligraphier en « Shicomori » est une problématique d’insécurité linguistique, car il est trop complexe pour un Anjouanais ou Mahorais de déchiffrer une production écrite par un locuteur de Grande-Comore. Un casse tête chinois ! A cet effet, il est primordial que le gouvernement comorien impose et instaure la langue comorienne dans le champ scolaire, et que cette langue soit transcrite. Dans cette perspective, il est illusoire dans l’état actuel d’envisager une coupure totale avec la Francophonie car notre langue n’est pas riche en lexique et un dialecte d’une île à l’autre se diffère et diverge. Il est paradoxal de couper le pont avec la Francophonie étant donné que les communiqués de tous les Ministères se font en français.
Comment peut-on comprendre que le président de l’Union des Comores AZALI Asoumani remercie-t-il l’équipé nationale en français et non en comorien ? Que faire donc ? [next] Je pense que la maîtrise du langage constitue le premier pôle. Elle doit être, pour chaque enseignant du cycle 3, la priorité des priorités et une préoccupation permanente. Aucun élève ne doit quitter l’école sans avoir cette assurance minimale dans le maniement du français oral et du français écrit qui permet d’être suffisamment autonome pour travailler au collège.
La langue française est de toute évidence une discipline transversale et pluridisciplinaire car elle touche les différents domaines. C’est à nos yeux une stupéfaction totale, et, sur ce point, la décision gouvernementale représente à bien des égards des conséquences significatives. Le français est notre langue d’enseignement à partir du Cours préparatoire jusqu’à l’université. Mais force est de constater que les enfants comoriens inscrits à l’école à l’âge de 6 ans ne possèdent pas le stock lexical suffisant permettant de s’exprimer correctement en oral et de structurer une production scripturale.
BACAR Azihar Abdou, Marseille
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