"Le Chef de l'Etat et les Gouverneurs des îles dites autonomes se sont rencontrés dans l'après-midi du 10 septembre 2018 et ...
"Le Chef de l'Etat et les Gouverneurs des îles dites autonomes se sont rencontrés dans l'après-midi du 10 septembre 2018 et ce après l'organisation d'assises qualifiées injustement de nationales suivies d'un référendum qui laisse tout le monde perplexe.
Le message du président de la République était on ne peut plus clair à en juger par les interventions des uns et des autres à l'issue de cette rencontre de haut niveau. Le pays se dirige vers de nouvelles élections présidentielles et gubernatoriales.
La question qui se pose est celle de savoir si l'on va droit vers la fin d'un régime non désiré. Le comorien a le droit de se demander sur quelle base le régime actuel compte se faire réélire. Les autorités sont impopulaires. Elles ne respectent pas les lois. Elles intimident le peuple. Bref, elles font ce que bon leur semble.
Depuis plus de deux ans, les comoriens ont le sens du déjà-vu. Ils ont l'impression de régresser ou de stagner en vivant les mêmes événements que ceux connus de 2006 à 2016 avec la seule différence qu'aujourd'hui la vie politique est marquée notamment par la terreur et l'arrogance.
Le gouvernement s'est résolu à ne rien faire d'autre qu'imiter au lieu de se contenter de mettre en oeuvre le programme défendu lors de la campagne présidentielle de 2016 même si nous savons pertinemment que ce régime est au pouvoir seulement grâce au soutien extorqué au président Sambi.
Alors, pour couper à jamais le cordon ombilical entre Sambi et le régime actuel, des sommes colossales de l'argent du peuple ont été dépensées inutilement pour organiser des assises détournées de leur objectif initial, un référendum boycotté par la population et bientôt des présidentielles injustifiées car toute une île attend son tour en 2021.
Nous vivons imitation sur imitation: des mésententes entre autorités centrales et insulaires, des commissaires et d'anciens ministres arrêtés et jetés en prison, des mandats écourtés, des référendums constitutionnels, des placements en résidence surveillée, des tentatives de coup d'Etat, des missions de médiation, etc...
Et pour couronner le tout, d'anciens présidents inculpés et bientôt jugés. Voilà une ère nouvelle qui s'ouvre et qui ne va certainement pas épargner les autorités actuelles puisqu'elles sont loin d'être des anges.
Des élections présidentielles se dessinent donc à l'horizon. L'opposition comorienne doit se surpasser pour donner une leçon d'unité à toute l'Afrique. Le régime actuel est impopulaire. Il n y a pas de doute là-dessus. Mais il y a des gens tout autour au seul motif qu'il a tous les moyens de l'Etat à sa disposition. Une occasion en or se présente pour s'en débarrasser par les voies légales.
Unissez-vous et bannissez toute divergence entre vous. Ne donnez aucun prétexte au gouvernement de pouvoir vous voler la victoire. Vous pourrez battre n'importe quel candidat présenté par le régime à condition que vous ne vous dispersiez pas.
Mettez-vous d'accord de vous rassembler pour le seul et unique objectif de mettre fin à ce régime à travers les élections. Vous pouvez convenir de soutenir un candidat commun qui ne va rester au pouvoir que pendant 6 mois, le temps de préparer de nouvelles élections auxquelles participeront uniquement les natifs de Ngazidja à l'exception du président sortant. L'heureux élu finira le mandat de Ngazidja et organisera des élections présidentielles en 2021 pour l'île d'Anjouan et nous continuerons ainsi notre tournante salvatrice.
Par Babayou Houmadi
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