Rapprochés par l’histoire, les Comores et le Maroc entretiennent réciproquement des relations diplomatiques de bienveillances. Elles fure...
Rapprochés par l’histoire, les Comores et le Maroc entretiennent réciproquement des relations diplomatiques de bienveillances. Elles furent jalonnées au milieu du XXème siècle lors de l’exile du Sultan Mohamed V. Contraint de s’exiler par la puissance coloniale pour étouffer la révolte prônant l’indépendance, le Sultan a été amené à séjourner, d’abord en Corse en 1953, puis à Madagascar en 1954.
Durant son séjour, le Sultan était de manière quotidienne, en contact avec la communauté comorienne de la « grande ile » avec qui ils se rassemblaient pour exercer leurs obligations religieuses. C’est cela qui marque, en effet, le début des relations traduites, après l’indépendance des deux pays, en coopération étatique par le Roi Hassan II et le président comorien de l’époque Ahmed Abdallah.
Durant son séjour, le Sultan était de manière quotidienne, en contact avec la communauté comorienne de la « grande ile » avec qui ils se rassemblaient pour exercer leurs obligations religieuses. C’est cela qui marque, en effet, le début des relations traduites, après l’indépendance des deux pays, en coopération étatique par le Roi Hassan II et le président comorien de l’époque Ahmed Abdallah.
La culture arabo-musulmane leur a conduit à adhérer, par la suite, aux différentes organisations internationales à vocation culturelle comme la ligue des Etats arabes. Ils sont, par ailleurs, membres de la francophonie par l’utilisation commune de la langue française. Sur le plan diplomatique, les deux Etats « ont en commun d’avoir exprimé officiellement leurs réserves sur l’un des principes fondateurs du panafricanisme, à savoir l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Au moment de leurs accessions à l’indépendance, les Comores et le Maroc revendiquent avoir été amputés d’une partie de leurs territoires nationaux respectifs ».
Ces affinités et d’autres facteurs d’ordre coopératif, conduisent les deux pays à une solidarité remarquée face aux conflits régionaux. Malgré quelques petits moments de désaccords, le Maroc et les Comores entretiennent des relations solides dès leurs indépendances. Cela s’affirme par le soutien permanent de l’Etat Comorien au Maroc sur les conflits frontaliers opposant le Maroc et ses voisins maghrébins. Les Comores sont l’un [next] des pays ayant affirmé haut et fort leur soutien sur la « marocanité du Sahara ». Le gouvernement comorien a été un soutien indéfectible dans la « réintégration du Maroc à l’UA ». L’Etat marocain a, de son coté, soutenu en 1975 le processus d’indépendance des Comores. De plus, il est l’un des pays qui soutiennent les Comores sur certains secteurs vitaux dont la formation des cadres professionnelles et militaires.
Cependant, se demande-t-on, pour quoi n’existe-t-il pas d’ambassade marocain aux Comores ni d’ambassade comorien au Maroc?
Et constatons que malgré ces relations jugées « idylliques », la coopération ne s’étend pas à d’autres volets pas moins importants que sont les secteurs économiques et financiers.
Depuis l’intronisation du Roi Mohamed VI en 1999, le Maroc s’est inscrit dans un recentrage de la coopération Sud-Sud. Le Maroc a, en effet, intensifié sa présence économique dans les pays d’Afrique subsaharienne.
Depuis les années 2000, le Maroc développe la coopération économique à travers les secteurs privés et les fameux « champions nationaux » tels que Royal air Maroc, Maroc télécom, les banques (BMCE, Attijariwafa …) …
Par la suite, depuis 2O15, le Maroc amorce une stratégie de « Co-développement économique » dans laquelle il inscrit « son action dans le long terme en vue d’un développement durable au profit des peuples d’Afrique et de l’émergence économique de l’Afrique ». Il a procédé, de ce fait, à la signature de nombreux accords économiques avec un grand nombre de pays d’Afrique.
Cependant, constatons que le Maroc exclu ou bien n’a pas encore inscrit les Comores dans cette démarche. Un État avec qui il maintient des relations plutôt « stables et favorables » parmi les États africains. Un pays dont les investissements marocains donneraient un souffle à son développement économique et social. « Les Comores qui se situe au 159e rang (sur 188) du classement de l’indice de développement humain de l’ONU en 2014 » sollicitent, par le biais de son nouveau gouvernement voulant faire des Comores « un pays émergent à l’horizon 2030 », les investissements privés que publics pour espérer relancer son développement économique.
Bref , malgré le climat de bienveillance réciproque lié aux affinités culturelle et linguistique, aux facteurs historiques et au « combat commun » sur l’intégrité territoriale des deux pays , les relations du Maroc et les Comores sont restées constantes .Elles s’inscrivent ainsi sur la démarche marocaine des années 90-2000 restées jusqu’à lors sans évolution . L’approche qui consiste en la coopération militaire et la formation professionnelle avec les États du continent africain.
D’ailleurs, la constance des relations et la quasi-inexistence d’une coopération économique et financière peuvent justifier le manque de l’implantation d’ambassades sur les territoires des deux Etats.
Par ASSADILLAH Abdou Ben Said
Étudiant en Études politiques et internationales
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