Les Comores sont de nature un pays musulman de confession sunnite. Adepte du Chiisme, le Gouverneur Salami s’était ainsi vu refuser de di...
Les Comores sont de nature un pays musulman de confession sunnite. Adepte du Chiisme, le Gouverneur Salami s’était ainsi vu refuser de diriger la prière l'Aïd el-Fitr du vendredi 15 juin dans la mosquée de son village natal Bandrani ya Mawéni. Pour l’Aïd el-kabir du 22 août, il a encore tenté une médiation pour être autorisé à y diriger la prière, mais sans résultat.
Ce vendredi du 21 septembre, le Gouverneur Salami a décidé de prendre sa vengeance en passant en force vers le mihrab. Il a voulu à tout prix guider la prière. Son plan n’a pas fonctionné.
Voici les faits relatés par des témoins rencontrés à Bandrani :
Depuis le jeudi du 20 septembre, le Gouverneur Salami a envoyé ses émissaires pour prévenir aux imams de la mosquée et aux dignitaires que c’est lui qui dirigera la prière de ce vendredi 21. La réponse des dignitaires religieux a été claire : « Le gouverneur peut venir prier à la mosquée, mais il ne sera pas autorisé à diriger la prière tant qu’il ne renoncera pas à sa foi chiite ».
Après le discours de vendredi (khotba) fait par l’imam, le Gouverneur chiite s’apprêtait à entrer dans le mihrab au mépris de la décision des dignitaires de la mosquée. Des voix se sont levées pour l’en empêcher : « nous ne pouvons pas vous autoriser à diriger la prière en tant que chiite ». Des disputes ont éclaté. Mwé Nadhirou, un notable du village a été sauvagement agressé par l’un des gardes du corps du Gouverneur, un policier récidiviste appelé Mohamed Ahmed. Face à cette situation, le khatib a pris la décision de diriger lui même la prière de vendredi. Quant au Gouverneur, avec déception, il a suivi l’imam comme les autres.
Encore à la sortie de la mosquée, un jeune imam du nom de Youssouf s’est fait agresser par Farid Nadhoiri qui est un proche de Gouverneur Salami. Après 15 heures, un autre sympathisant de Salami surnommé Bounia est venu proférer des menaces de mort à Youssouf dans le « bangwé » du village. La victime s’est réservée de porter plainte contre ses agresseurs.
Leçon à tirer : Celui qui prend du plaisir à humilier les autres finit toujours son parcours dans les humiliations les plus amères.
Par Idrisse Ahmed
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