Le président Azali dans un Grand mariage à Mitsoudjé-Août 2018 © Radio Kutru Les faits s’accumulent surtout depuis l’annonce du référen...
Le président Azali dans un Grand mariage à Mitsoudjé-Août 2018 © Radio Kutru |
Consultation référendaire sans votants, marquée par cette violence inouïe et sans précédent. Vague d’arrestations ciblant le parti JUWA. Arrestation de l’écrivain SAST qui suscite bien d’interrogations au regard de l’accusation de tentative de coup d’État. Etc. N’est-ce pas là des indices tangibles qui indiquent que le pays traverse une zone de graves turbulences.
Parallèlement les « mashuhuli » vont bon train comme s’il ne se passait rien. Insouciance ? Inconscience ? On aurait tort de le penser. Plutôt impuissance des citoyens de base ! Dans les places publiques et les conversations privées les débats tournent autour de la même question : la situation du pays. Le mécontentement grandit. Fait nouveau et significatif : à coté des partisans du pouvoir et de ceux de l’Union de l’Opposition, une tendance a surgi. Elle place pouvoir et opposition dans le même panier. Azali, Sambi, Mamadou, etc. tous les mêmes. Rejet ferme de cette classe politique pourrie qui baigne dans la corruption, le non respect des lois et qui a mené le pays dans l’abîme. Cette tendance n’est pas encore incarnée dans une organisation quelconque.
Mais elle commence à émerger. Sa voix perce à travers des nouvelles personnalités comme les hommes de droit Rasfandjani, Moudjahid ; les journalistes Ahmed Ali Amir, Faïza, etc. Les réseaux sociaux, seul lieu d’expression populaire libre, malgré ses excès et ses « fake news », reflète dans sa diversité ce phénomène. On y décèle tout de même qui est qui. Reste à trouver les moyens de s’organiser en évitant les pièges des « think thank » du système international d’aide au développement qui cherche à dépolitiser les citoyens via les concepts ONG, société civile, etc. On peut parler d’une sorte d’accumulation spontanée qui devra se concrétiser dans les meilleurs délais.
Le pays se trouve en tout cas à la croisée des chemins. Azali va-t-il parvenir à asseoir son pouvoir par la force et stabiliser la situation. Ou bien le pays va-t-il renouer avec l’instabilité chronique. Ou bien encore, un miracle, difficile à imaginer mais toujours envisageable, pourrait-il amener à des conciliabules qui annulerait le référendum et ouvrir la voie à une sorte de réconciliation nationale.
En tout état de cause, il est urgent que le pays dispose d’une force politique capable de porter ses aspirations à l’indépendance, l’unité nationale, la liberté et le progrès économique et social.
Idriss (11/08/2018)
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