Paysans malgaches en train de travailler, le 30 octobre 2013, dans une rizière près d'Antananarivo, la capitale de la Grande île.4 © R...
Paysans malgaches en train de travailler, le 30 octobre 2013, dans une rizière près d'Antananarivo, la capitale de la Grande île.4 © REUTERS/Thomas Mukoya |
La Banque mondiale se félicite du retour de la croissance à Madagascar. Après 4,2% en 2017, elle devrait atteindre 5% en 2018. Une croissance qui reste insuffisante au regard de la démographie du pays (+ 2,8% par an) et du retard économique accumulé par des années de crise politique. Très insuffisante surtout au regard des immenses besoins de la population en termes de santé et d’éducation.
Dans ses perspectives économiques pour Madagascar, publiées le 31 juillet 2018, la Banque mondiale (BM) se félicite du retour de la croissance dans la Grande Île. De 2,3 % en 2013, le taux de croissance de Madagascar devrait atteindre les 5 % en 2018, résultat d’une relative (et fragile) stabilité politique depuis 2014.
L’institution basée à Washington salue les bonnes performances de l’industrie malgache, qui a enregistré un bond de 8,9 % en 2017, tirée par trois grosses activités : la vanille, le nickel et le textile. Trois ressources de devises importantes pour le pays, avec le cobalt et le tourisme.
De bons indicateurs économiques, qui n’ont pas été ressentis par la majorité de la population, à 80% rurale. La production de riz, qui constitue la base de l'alimentation, s’est contractée de 20% suite à une grave sécheresse en 2017. La hausse des prix du riz, du gaz et du carburant, qui s'en est suivi, a pesé sur le pouvoir d’achat de la population.
Une agriculture archaique
Selon la BM, le secteur agricole est limité par [next] une faible productivité du travail «due à la faible utilisation de techniques agricoles modernes», «au manque de transports pour accéder aux marchés» et à «une grande vulnérabilité aux fluctuations climatiques». Par ailleurs, «les ménages ruraux ont peu d'activités non agricoles pour atténuer l'impact des chocs météorologiques.»
Les cultures commerciales d'exportation comme la vanille, le clou de girofle et d'autres épices, elles se sont bien tenues. Les prix nettement plus élevés de la vanille ont stimulé les recettes d'exportation, «permettant à la Banque centrale d'accumuler plus de réserves de change que prévu.»
Cette amélioration des indicateurs macro-économiques reste à l'évidence très insuffisante au regard des besoins du pays en matière de santé, d’éducation, ou encore d’infrastructures). Le seuil de pauvreté, basé sur une ligne de 1,90 dollar par jour, devrait passer de 75% en 2018 à 73% en 2020 mais 9 personnes sur 10 vivent toujours au-dessous du seuil de pauvreté et la malnutrition touche 1 enfant sur 2.
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Par Michel Lachkar ©francetvinfo.fr
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