"J'ai rêvé de Comores dirigées par un citoyen exemplaire, donc humble, reconnaissant et respectueux aussi bien du peuple que de ...
"J'ai rêvé de Comores dirigées par un citoyen exemplaire, donc humble, reconnaissant et respectueux aussi bien du peuple que de la Constitution, conscient de la chance, de l'honneur et des avantages de toutes natures qui lui ont été accordés et désireux de rendre le bien par le bien.
J'ai rêvé de Comores où les multiples et fréquents voyages des autorités sont réduits au grand maximum pour permettre aux coelacanthes de participer aux différentes compétitions internationales et de parcourir le monde pour donner une meilleure image du pays, où le sport en général et le football en particulier sont mis à profit pour renforcer l'unité nationale et la cohésion sociale.
J'ai rêvé de Comores où les droits de l'homme et l'Etat de droit sont respectés tout naturellement, où les députés ne sont pas pourchassés en vertu de leur immunité parlementaire, où la loi fondamentale est sacro-sainte et n'est jamais violée par ceux-là même qui sont censés être les premiers à devoir la respecter, où le drapeau national tout vert avec son croissant et ses quatre étoiles fait un retour triomphal.
J'ai rêvé de Comores où l'on ne risque pas de se voir maltraiter par qui que ce soit notamment par les forces de l'ordre, où l'on est pas arrêté et emprisonné des semaines durant par la seule volonté d'un homme, où les droits de tout un chacun sont respectés, où il fait bon vivre.
J'ai rêvé de Comores où le travail est perçu comme un droit inaliénable, où chaque citoyen trouve un travail décent et sécurisé, où nos mères, nos soeurs, nos femmes ne sont pas exposées à la honte de devoir continuellement et éternellement accorder des faveurs à des supérieurs hiérarchiques successifs pour pouvoir sauver et protéger leurs postes.
J'ai rêvé de Comores où l'on est libre de choisir son idéologie, son parti politique et son président sans risquer de mesures de rétorsion de la part des autorités en place, où la liberté d'expression n'est pas foulée aux pieds, où chacun exprime ses idées et ses convictions librement en respectant les autres.
J'ai rêvé de Comores où l'Islam tel qu'on l'a connu, [next] vécu et pratiqué depuis notre enfance est la religion de l'Etat, où notre seule et unique religion, l'Islam des Comores, n'est pas instrumentalisée pour diviser le peuple et pour combattre ses opposants politiques, où les autorités sont suffisamment puissantes pour écarter tout conflit d'ordre religieux sans avoir à dresser certains comoriens contre les autres à cause de telle ou telle rite.
J'ai rêvé de Comores où chaque île est perçue comme l'égale des autres en dépit des différentes dimensions, où l'injustice sous toutes ses formes est bannie, où les atouts de chacune de nos îles aux parfums sont exploités au maximum pour le bien de tous.
J'ai rêvé de Comores où les citoyens ne s'opposent plus à leur propre développement, où des fonds considérables sont injectés dans le développement de l'écotourisme à Mohéli, où de nombreuses sociétés sont créées pour profiter de la force et de la volonté de travail d'Anjouan, où des moyens énormes sont mis en oeuvre pour tirer profit des bienfaits énergétiques du volcan actif de Ngazidja et des autres atouts touristiques de l'île.
J'ai rêvé de Comores où les citoyens se considèrent d'abord comme des comoriens avant de se rappeler leurs îles d'origine ainsi que leurs villes et villages, où les citoyens se sentent à l'aise dans leur capitale et partout où ils se trouvent sur le territoire national, où ils ne sont pas considérés comme des étrangers en raison de leur dialecte ou de leur apparence.
J'ai rêvé de Comores paradisiaques où l'éducation est priorisée, où les soins médicaux sont irréprochables, où les conditions de vie des citoyens sont bonnes et enviables, où des étrangers viennent en toute légalité chercher du travail sans être maltraités ou pointés du doigt. Ce sont les Comores dont j'ai rêvé. Ce sont mes Comores."
Babayou Houmadi
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