Fan de football, le rappeur de 39 ans, originaire de Marseille, réagit à la victoire de la France en Coupe du monde et à la ferveur qui l...
Fan de football, le rappeur de 39 ans, originaire de Marseille, réagit à la victoire de la France en Coupe du monde et à la ferveur qui l’entoure.
C’est l’un des artistes les plus populaires du moment. Soprano est aussi un inconditionnel de football et de l’OM. Le rappeur marseillais est une voix qui compte. À 39 ans, le musicien d’origine comorienne, de son vrai nom Saïd M’Roumbaba défend l’idée d’une France, solidaire et cosmopolite. À l’image des Bleus, sacrés champions du monde dimanche.
Quel regard portez-vous sur la ferveur qui entoure la victoire de l’équipe de France ?
SOPRANO. C’est magnifique. Comme je dis dans ma chanson « Cosmo » : « Unis on est trop beau, unis on va très haut ». Diviser c’est totalement ringard. Les cultures unies, c’est le vrai visage de la France. Ça nous amène à faire des grandes choses. La preuve.
Que faut-il faire pour que ça continue ?
Il faut que ça passe par l’éducation, l’école, le travail. Dans cette équipe, on a pris les meilleurs joueurs français. Et dans le monde professionnel ça doit être pareil sans discrimination quelles que soient les origines. Beaucoup de jeunes, issus de l’immigration, s’estiment délaissés. Ils voient leurs parents galérer, pas ou peu représentés à la télé. [next] Du coup ils se sentent moins patriotes.
Les joueurs répètent souvent « Vive la République, vive la France !» Qu’est-ce que ça signifie selon vous ?
On est enfants d’immigrés, nés en France et fiers d’être Français. Jusque-là, on était dans notre bulle. Certains nous voyaient comme des voyous, qui font des fautes de français avec des codes différents, qui font peur à certains. Malgré cela on a continué à avancer, à nous battre avec nos repères, en étant Français, en France. Quand Grizou prend l’accent africain, ça veut dire que personne n’a de problème avec les origines dans cette équipe. Les danses d’Umtiti, le « dab » que Pogba fait avec le président, les chansons de rap reprises dans le vestiaire devant trois chefs d’État dont Poutine ? C’est comme s’ils disaient aux jeunes : « Regardez les gars, on les a fait entrer dans notre monde. » C’est une bouffée d’oxygène pour des gamins étouffés par le manque de reconnaissance.
Vous avez trois enfants de 11, 8 et 6 ans, comment vivent-ils ces moments ?
C’est normal pour eux, ils ont une mère blanche, un père noir. Les Bleus leur ont fait vivre des moments uniques. Ils m’ont vu dans des états pas possibles quand la France marquait (rires). On m’a proposé d’aller à Moscou avec les VIP. J’ai refusé. Je tenais à partager ça avec ma famille, mes enfants, mes cousins, mes frères. On s’en souviendra ensemble toute notre vie. Ensemble. Publié par LeParisien.fr
COMMENTAIRES