Si Maurice et les Seychelles sont en pole position en matière économique, Madagascar et les Comores pourraient créer la surprise à l'...
Si Maurice et les Seychelles sont en pole position en matière économique, Madagascar et les Comores pourraient créer la surprise à l'avenir.
Voilà une région parmi les plus attachantes du continent, à la fois pour la beauté de ses sites et son attractivité touristique, mais aussi pour son dynamisme économique. Si les Comores et Madagascar apparaissent comme les pays de l'océan Indien les plus fragiles économiquement, chacun d'entre eux détient cependant un atout qui pourrait faire la différence.
Comores et Madagascar n'ont pas dit leur dernier mot
En dehors des produits traditionnels de l'agriculture (clous de girofle, ylang-ylang, vanille), les Comores pourraient compter à l'avenir sur des réserves pétrolières que d'aucuns considèrent comme supérieures à [next] celles du Qatar. Quant à Madagascar, bien que sa situation politique hypothèque depuis de nombreuses années le développement du pays, l'horizon économique est marqué – derrière la croissance promise de 5,1 % en 2018 – par les cours intéressants de la vanille, l'exploitation du graphite de Graphmada Large Flake par l'Australien Bass Metals sur dix ans, ainsi que des investissements dans les infrastructures aéroportuaires (Antananarivo) et énergétiques (+ 300 MW dans le réseau électrique d'ici à 2019). Sans oublier l'augmentation du nombre de touristes (+ 20 % en 2016) grâce à sa faune et sa flore uniques.
Seychelles et Maurice, les perles de l'océan Indien
A côté, les Seychelles brillent de mille feux par l'attrait de leurs 115 îles et îlots granitiques et coralliens où vit une population diverse et instruite. Pays où les services représentent plus de 80 % du PIB, les Seychelles font penser, sur le plan touristique, à leur puissant voisin, Maurice, qui remporte toutefois la palme de la destination et où se conjuguent le mieux loisirs et business.
Alors que sa croissance prévue pour 2018 par le Fonds monétaire international se situe à 4 %, il y a tout lieu de noter que Maurice est dans le peloton de tête africain du classement Doing Business 2018. Elle a vu son PIB par habitant gagner 400 dollars en un an, si l'on en croit le rapport 2018 du Conseil français des investisseurs en Afrique sur les entreprises internationales en Afrique. Les voyants sont donc d'autant plus au vert que le nombre de touristes a atteint le chiffre de 1,3 million en 2017 et que le projet de barrage de Bagatelle suit un bon rythme d'avancement et devrait à terme alimenter 80 % de la population en eau potable. Enfin, le BTP, principal vecteur de croissance, tient dans la construction du Metro Express de Port-Louis à Curepipe (26 km) le plus grand chantier de toute l'histoire de l'île Maurice, déployé via un financement indien de 675 millions de dollars. Sur le plan financier, il y a certes la pression exercée par l'OCDE à l'endroit des paradis fiscaux, dont Maurice, citée dans les Paradise Papers, a le « parfum », mais le pays est en train de s'organiser afin de respecter les préconisations du G20.
Autant d'éléments qui font de cette région, à l'abri des conflits que l'on voit ailleurs sur le continent, une destination à haut potentiel. Pour se reposer et se dépayser. Mais aussi pour travailler, entreprendre ou investir et pourquoi pas étudier.
PAR MALICK DIAWARA | Le Point Afrique - photo©telma
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