Le 16 juin 2018, face au piètement des droits fondamentaux et à la mise en veilleuse des institutions de la république, le Vice-Président...
Le 16 juin 2018, face au piètement des droits fondamentaux et à la mise en veilleuse des institutions de la république, le Vice-Président Djaffar Ahmed Said, était sorti de sa réserve pour dénoncer le non-respect des textes.
Dans un discours prononcé au siège du Gouvernorat de l’ile autonome de Ngazidja à l’occasion de la présentation des vœux de l’ide el fitr de la population au Gouverneur de l’ile, il avait condamné, avec vigueur, la situation qui prévaut dans le pays et avait dénoncé solennellement le processus de révision constitutionnelle qu’il estimait anticonstitutionnel.
Il avait condamné la décision du Chef de l’Etat, du 12 avril 2018, de transférer les compétences de la Cour Constitutionnelle à la Cour Suprême. Il avait rappelé les missions assignées par la Constitution à cette institution et a regretté que cette Cour ne puisse pas fonctionner alors que des lois sont adoptées sans l’aval de cette institution.
« Nous devons impérativement rétablir la Cour constitutionnelle sinon, comment pourrait-on prétendre organiser des élections » avait t- il affirmé. Il avait rajouté que ce qui est en train de se passer, c’est un mépris à la Constitution, une chose qui n’est jamais arrivée dans aucun autre pays, une grande première. Et c’est inadmissible. Il avait appelé tous les comoriens à refuser d’être embarqués dans ce péril qu’est la modification constitutionnelle.
Ce cri de cœur du Vice-Président de l’Union a été très mal reçu par le Chef de l’Etat et son entourage. Au lieu de chercher l’apaisement, le Président de [next] l’Union, touché dans son orgueil, s’est lancé dans une opération de mise à mort de son vice-président. Les 2 vice-présidents qui lui sont restés fidèles participent sans scrupule à ce lynchage.
Dans une conférence de presse qui a vu la présence de la première dame, ils avaient indirectement lancé à un appel à meurtre contre celui qu’ils considèrent comment un "traitre". Le 28 juin 2018, lors d’un remaniement ministériel, le Vice-président de l’Union, Djaffar Ahmed Said, a été dépouillé de ses attributions ministérielles. Il a été placardisé et s’occupe désormais, sans que l’on demande son avis comme le stipule la constitution, de la Cohésion sociale. Sa sœur qui occupait les fonctions de Secretaire Générale du ministère de la santé, de la Solidarité, de la protection sociale et de la promotion du genre a été remerciée le 11 juillet. Un délit de parenté !
Dans le cadre de la campagne référendaire, le Chef de l’Etat et ses deux fidèles vice-présidents n’attendent pas le vote de la loi référendaire du 30 juillet 2018 pour enterrer leur collègue. Pour eux, le Vice-Président en charge du ministèrede la cohésion sociale, n’existe pas. Cet acharnement contre un élu de la République, juriste de surcroît, qui a donné un avis juridique sur des question juridiques, est une honte, un mépris des institutions, un pied de nez à la législation en vigueur ! Mais l’histoire donnera raison à cet élu de la nation, magistrat de formation, qui a su tirer à temps la sonnette d’alarme contre le piétinement des institutions du pays. Par ComoresDroit
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