Il y a quarante trois ans, les Comores est devenu un État au sens premier du terme sans parvenir à atteindre la souveraineté réelle car t...
Il y a quarante trois ans, les Comores est devenu un État au sens premier du terme sans parvenir à atteindre la souveraineté réelle car très vite une autre occupation encore plus honteuse car vecteur d’instabilité et de frayeur s’invita avec la complicité de ceux qui ne voulaient que garder le pouvoir sans jamais penser offrir au peuple ce qu'ils chérissaient pour les leurs. Le corollaire de cette déplorable situation est une émigration sans précédent et souvent vers l’ancienne métropole à la recherche de vie meilleure que les mêmes dirigeants de ces îles paradisiaques n'ont toujours pas pu leur offrir.
Plus de vingt ans plus tard, à l’indépendance inachevée, venait s’ajouter la crise de la sécession voulue par Anjouan et qui donna toutes les raisons à Mayotte de s’être distancée de son ensemble naturel mais paradoxalement ceux qui revendiquaient hier le retour de Mayotte se sont murés dans un silence assourdissant sur la tentative d’Anjouan et s’accommodent aujourd’hui de l’éclatement prévisible du maintien de la Constitution qui ne renforce point l’unité [next] nationale.
La résolution de la crise anjouanaise passait encore par une autre aventure qui s'est fondée par l’expérimentation d’un système unique de tournante imposé à un peuple souvent crédule et dépourvu économiquement d’autant que les ressources humaines sont aussi rares. Cet aventure inique propulsa chacun à la course à la fortune rapide au risque de semer les disparités et le renforcement à outrance du régionalisme dans l’exercice du pouvoir aux têtes multiples et toujours au détriment de la nation. Le népotisme étant élevé comme le meilleur moyen de résolution du manque de ressources humaines et de capacités.
S'accommodant ainsi avec le bradage du bien public et la mise sous tutelle de la souveraineté nationale par le développement d'une coopération non avouable où seul le président élu possède le pouvoir d'engager la nation par des voies détournées sans avoir à rendre compte ni aux élus ni au peuple puisqu’il est seul responsable et ne devant rendre de compte à personne. Le mandat unique et tournante fait du Président élu un monarque absolu et l'ampleur du crime économique que chaque citoyen déplore, n’est qu’une de ses nombreuses conséquences. Le second mandat aurait pu avoir pour corollaire la sanction des mauvais gestionnaires de l’Etat en les rejetant par la voie électorale comme ça se passe partout ailleurs. La tournante a fait en outre naître des sentiments d'appartenance îlienne apparentés par ceux qui nous découvrent à des groupes ethniques or si les Comores peut se faire valoir d'une chose, c'est bien de cette unicité ethnique, culturelle et religieuse, ne nous la prenez pas ! Préservons là !
Ceux qui appellent aujourd'hui au maintien du statuquo institutionnel que [next] je ne peux même pas qualifier d'opposition car sont aussi incapables à développer aucune autre stratégie politique, ni à s'opposer au programme de l’Etat, par un projet autre que s’opposer aux propositions du régime actuel. Ils semblent dès lors se conforter dans ce système politique expérimental, aux conséquences économiques dévastatrices car s'il maintient le pays dans la précarité, ceux qui ont la chance d'exercer ou de s'approcher du pouvoir en sortent toujours plus confortablement. Au point qu'un des hommes les plus riches de la sous-région ne l'est devenu uniquement qu'en passant par la case de la Présidence de l'Union.
Tout plan de développement économique nécessite au moins le temps de sa mise en place et le temps de son déploiement et de son application. Or le système de la tournante n’est même pas compatible avec un plan quinquennal car l’administration qui développe le projet n’a jamais le temps de l’appliquer car au terme du mandat, il doit céder au suivant, à la l’ile dont échoue le pouvoir qui en remettant tout sous le tapis fait resurgir d'autres aventuriers mieux conformes à sa nouvelle politique. Enfin de compte les Comores se condamne à un recommencement permanent et perpétuel, la tournante devient un tourniquet au risque de n’engendrer que l’instabilité et l’aléatoire.
Il est toutefois ahurissant que constater que pour des raisons de personnes, certains semblent se conforter dans ce système qui ne renforce que le régionalisme au détriment de l’identité nationale. De cet éclatement voulu et avancé qui a fait croire aux plus crédules que ce serait le moyen de redessiner l’archipel avec des spécificités îliennes et à laquelle la quatrième île aurait toute sa place dans la dislocation de l’Etat nation. L'archipel des Comores est une richesse que seuls [next] les plus avertis sauront gérer avec lucidité et clairvoyance.
Si le système de la tournante demeure plus coûteux car il multiplie les Exécutifs budgétivores, sans les ressources appropriées ni économiques, ni humaines indispensables à leur fonctionnement en deviennent des enjeux de disparité et paupérisation du pouvoir. Tout les cinq ans, l’île à laquelle échoue le pouvoir s’investit sans aucune étude au préalable à détourner à ses fins propres tout projet de développement public par l’élévation et la construction d’éléphants blancs dans l'unique objectif de l'aliénation de toute une population.
La précarité économique des îles pousse les populations à l’exode et Moroni s’en trouve très vite dépassée mais en même temps les campagnes îliennes désertées s’en trouvent privées de leurs forces vives qui auraient contribué à leur mise en valeur. Par l'abandon des terres, aucun développement ne peut être envisageable sur un territoire vidé de ses habitants, aucun investissement ne serait viable en l'absence de ceux qui auraient été appelés à sa valorisation. L'exode fait de ces régions des zones oubliés de toutes considération.
Les installations arbitraires et la précarité de la vie à Moroni relèvent de la responsabilité de ceux qui entendent avoir le beurre et l’argent qui en soutenant des milices semant le désordre dans leur désespoir par la création et le renforcement des zones de non droit. Aucun Etat ne peut accepter le violent dicta de la rue et la descente des désœuvrés pour semer la [next] panique. Aborder la menace des armes blanches est aussi déplorable que ses conséquences seraient désastreuses et risquent de s'alourdir notamment par un fait boum rang. En soulevant les minorités qui n'ont rien à perdre, c'est dépasser le supportable pour inviter l'inacceptable !
La désobéissance publique engendre l’insécurité que les forces de l’ordre ne peuvent admettre, au risque d’être tenues pour complices dans un pays où tout se sait et où tout peut être facilement sous contrôle. L’enfer est à nos portes pourtant nous devons rien négliger et tout faire pour le rétablissement de la paix sociale afin que l’équilibre soit une force pour nos îles. Pour en faire ce paradis que nous appelons de nos vœux !
La situation particulièrement stratégique des îles doit nous faire réfléchir à deux fois et ne pas nous tromper d’alliance. La terreur à ses partisans qui forment le terreau de l'obscurantisme et de la cupidité. Les Comores doit pouvoir faire le choix de la lucidité qui servira l’équation pour renforcer la cohésion entre les îles en permettant de réduire l’errance, l’insécurité voire l’émigration massive par la fixation de nos populations sur leurs terres et par le travail.
Par Thoueybat Hilali
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